Algérie: Après Bouteflika, ses collaborateurs dans le viseur des manifestants
Dans cette lutte démocratique algérienne, le peuple est loin de dire ses derniers mots. Pourtant, la première victoire a été registrée par la démission du désormais ex-président, Abdelaziz Bouteflika. Trois jours après la lettre de pardon adressée au peuple par l’octogénaire, des manifestations continuent et la lutte démocratique ne fait que commencer, car, le peuple aspire au balayage radical de tout le système Bouteflika.
A l’analyse de la situation algérienne, le trajet est encore loin à parcourir, car la volonté du peuple, c’est de balayer tous ceux qui étaient dans le désormais ancien système. Le vendredi 5 avril, les Algériens étaient encore sortis nombreux pour pacifiquement s’exprimer par rapport au changement qu’ils souhaitent avoir. Si nombreux étaient ceux qui scandaient la démission de Bouteflika, maintenant que ce dernier n’est plus au pouvoir, ce sont les suppôts du régime qui se trouvent dans le viseur des manifestants. « On n’arrête pas, tous les vendredis, on sortira. Le peuple veut qu’ils s’en aillent tous », « vous avez mangé le pays, voleurs », tels sont les slogans qu’exprimaient les participants de la première sortie de l’Algérie sans Bouteflika. D’un autre côté, certains disaient aussi : « Même Ahmed Gaid Salah, chef d’état-major, doit partir. C’est quand même lui à la tête de la mafia ». Dans cette marche du vendredi, pendant que certaines pancartes visaient : «les 3B » : Noureddine Bedoui, Premier ministre, Tayeb Belaîz, le président du Conseil constitutionnel et Abdelkader Bensalah, président du conseil de la nation, qui se prépare pour assurer la période transitoire », une partie de la foule se contentait de dire : « ô, Haddad, comme la soupe est bonne ». Il s’agit de Ali Haddad, ancien dirigeant du patronat et chef d’entreprise qui a été emprisonné la semaine dernière. À noter que l’objectif principal de cette marche est de finir avec les gens de l’ancien régime et d’instaurer un nouveau système de gouvernance du pays. De ce fait, plusieurs responsables civiles, militaires et même politiques, font également l’objet de nouvelle cible des manifestants algériens. Donc la lutte ne fait que commencer d’où la question reste à savoir si l’histoire leur donnera raison ou tort.
Mamadou Diarra
Source : www.lepays.ml