Ansongo : les éléments du nouveau commissariat en détresse
L’État, dans sa politique de sécurisation de toute la population du Mali en général et plus particulièrement celle des régions du nord, a jugé utile de mettre en place un nouveau commissariat de police dans le cercle d’Ansongo, région de Gao. Son opérationnalisation a donc nécessité le redéploiement de personnels pour assurer la mission régalienne de l’État. Mais, depuis quelques mois après leur affectation, certains agents en service dans ce nouveau poste sont en difficulté pressante de percevoir les primes et indemnités allouées par l’État en guise de droit à chaque personnel en service dans ces zones de conflit.
Ils sont nombreux en service dans ce nouveau poste situé à 100 km de Gao. Venus un peu de partout pour constituer l’effectif, certains éléments ont même quitté des commissariats de la capitale où ils avaient de bonnes réputations pour ce poste avancé presque au seuil du théâtre des opérations. Cela n’avait d’ailleurs été d’aucun problème pour ces éléments qui se sont engagés librement dans cette mission de protection des personnes et de leurs biens. Mais, la détresse de certains agents se situe au niveau de la non-perception des primes de risque et le PGS (prime d’alimentation) qui leur permettent très souvent de joindre les bouts dans cette zone privée de toute infrastructure financière (banque ou autres services de micro finance), tout en continuant à assumer leur responsabilité familiale. Pour avoir une réponse à ce blocage, les éléments concernés ont envoyé une correspondance à la direction régionale de la police de Gao qui a souligné des cas d’omissions sans proposer de solutions concrètes. Selon nos informations, Le commandant de zone chez qui ils se sont adressés n’a pas su dégager des pistes de sortie convaincantes. Ce n’est pas tout, le problème aurait été également porté à l’attention de la direction nationale de la police dans le cadre d’une visite à Ansongo et Ménaka en mois de février dernier. Le directeur adjoint aurait, quant à lui promis de prendre note, et de le signaler au niveau de la direction régionale. Mais, le solde du mois de mars a confirmé que rien n’est fait jusqu’à présent. Cette situation est en train de démoraliser les éléments sur le terrain et les amène finalement à assimiler le problème à un désintérêt de la part de leur hiérarchie pour leur cause ou un silence complice. Les éléments n’ayant pas trouvé de voie de recours jusque-là seraient très démoralisés et laisseraient entendre qu’ils ne se laisseront pas se dérober de leur dû par qui que ce soit. Selon certains d’entre eux joints par téléphone : « C’est l’une des deux choses, soit nos chefs sont carrents, soit ils se fichent complètement de notre problème ».
Nous y reviendrons
ISSA DJIGUIBA
Source : www.lepays.ml