Apaisement du climat social au Mali : les partenaires sociaux s’engagent auprès du gouvernement de la transition
Pour soutenir les plus hautes autorités du pays à mieux faire face aux actions prioritaires de la transition, les partenaires sociaux et économiques ont renoncé, pour cinq ans, à certains de leurs intérêts au profit de l’intérêt supérieur de la nation. C’était à travers la signature d’un pacte de stabilité sociale et de croissance économique assortie de son plan d’action, le vendredi 25 août 2023 au Centre International de Conférences de Bamako (CICB) sous la haute présidence du col. Assimi Goïta, président de la transition.
Bâti autour de sept chapitres conformément aux recommandations de la conférence sociale tenue du 17 au 22 octobre 2022, ce nouveau pacte de stabilité sociale prévoit dans son plan d’action 2023 -2025, 65 domaines et 125 activités programmées parmi lesquelles, l’extinction des procès-verbaux de conciliation avec les syndicats des travailleurs, l’organisation des élections professionnelles et de représentativité, l’adoption d’une politique de travail. En somme, la signature de ce pacte devrait tout simplement diminuer les grèves des travailleurs afin de permettre au gouvernement de la transition de faire face à certaines actions prioritaires.
Selon les statistiques des plus hautes autorités, de janvier 2019 au 31 décembre 2022, les syndicats ont déposé 400 préavis de grève sur la table du gouvernement, soit 100 préavis par an. C’est pourquoi, cette volonté commune des deux parties (gouvernement et partenaires sociaux) de renoncer à certains intérêts personnels au profit de l’intérêt supérieur de la nation. En plus de la crise sans précèdent que connait le Mali depuis 2012, d’autres crises, comme la pandémie de Covid-19 et le conflit russo-ukrainien ont aussi lourdement affecté l’économie nationale à travers les différents secteurs d’activités.
En effet, si le président du Conseil national du Patronat du Mali (CNPM), M. Mossadeck Bally, estime que sans un climat social serein aucune activité productive n’est possible, le président de la transition, le col. Assimi Goïta ajoutera que c’est plutôt tous les secteurs qui seront paralysés y compris la lutte contre l’insécurité.
Sans un climat social apaisé, selon lui, « il est difficile d’instaurer une véritable sécurité dans la mesures où les grèves affectent gravement les opérations militaires sur le terrain » a indiqué le chef de l’Etat tout en saluant l’esprit patriotique de l’ensemble des partenaires sociaux pour l’atteinte de cet objectif combien de fois précieux surtout dans le contexte actuel de reconquête du territoire national.
Un sacrifice certes, mais qui est loin d’être une fin en soi, selon le premier ministre Dr Choguel Kokalla MAIGA qui n’a pas manqué l’occasion pour rappeler cette instruction du Président de la Transition, le juin 2021, à savoir « l’instauration d’une gouvernance vertueuse », seul gage de la réussite de cette nouvelle dynamique patriotique.
Qu’à cela ne tienne, chacune des parties a appelé l’autre au respect de ses engagements. « Sa pleine réussite dépend du respect des engagements. Sur ce plan, nous savons compter sur la bonne foi du gouvernement », a mis l’accent le secrétaire général de l’UTM, Yacouba Katilé, non moins représentant des centrales syndicales.
Il faut noter que le moment le plus attendu de Cette cérémonie historique était la signature du pacte de stabilité sociale et de croissance par les syndicats, le patronat, le ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, du ministre de l’Economie et des Finances et du Premier ministre.
Placée sous la présidence de SE le Colonel Assimi GOÏTA, Président de la Transition, Chef de l’État l’évènement a également marqué la présence du Président du Conseil national de Transition ainsi que les présidents d’autres d’institutions de la république.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS