Justice

Audience du procès Saxe et Adama Dramé contre Karim Keita : Le délibéré des débats sur les exceptions prévues pour le mercredi prochain

Hier mercredi 10 juillet 2019, le procès opposant Mamadou Diadié Sacko, directeur de la RFM, et le directeur de l’hebdomadaire le « Sphinx », Adama Dramé, au fils du président de la République, Karim Keita, a été repris au sein du Tribunal de grande instance de la commune III du district de Bamako. Encore une fois, l’audience a été renvoyée, et le résultat des exceptions soulevées par les avocats des journalistes sera entendu le mercredi 17 juillet.

Plus de peur que de mal, le résultat impatiemment attendu hier mercredi tarde encore à tomber. En tout état de cause, il faut certainement attendre le mercredi prochain pour connaitre les limites du poids des arguments juridiques, défendus avec savoir-faire par les avocats des deux journalistes. Comme prévu, des femmes, jeunes, vieils, patrons de presse, animateurs comme journalistes, la grande salle du tribunal de la commune III de Bamako était pleine à craquer. C’est aux environs de 9h 06mn que les juges ont fait leur entrée dans la salle bondée. Juste après leur installation, Me Alassane Diop, avocat du directeur Adama Dramé, ouvre le débat sur la base des articles 396 et 397 des textes applicables en matière procédurale, pour exprimer au juge qu’une personne absente peut comparaitre en présence de son avocat, si elle le souhaite. Cela pourvu qu’elle adresse une lettre au juge. Ce point évoqué par Me Diop a occasionné un vif débat entre les avocats des deux parties. Durant son intervention, le procureur a d’abord donné raison aux propos des avocats de la défense. Ensuite, en sa qualité du représentant de la société près dudit tribunal, le procureur Mamadou Bandjougou Diawara a laissé le soin au président d’accepter ou de rejeter que Dramé soit jugé en son absence. Après avoir longuement écouté les deux parties, le juge a ordonné aux avocats de plaider pour M. Dramé. Pour encore justifier l’absence de M. Dramé qui vit en France, Me Diop a aussi présenté une attestation médicale qui montre que Dramé ne peut pas voyager durant six mois. Ce qui a été accepté aussi par le juge. Pour l’entame du procès, Me Abdrahamane Touré est intervenu en premier ressort pour  soulever les exceptions relatives à la procédure qui a été suivie par les avocats du plaignant (Karim Keita).Durant leurs interventions, les avocats des deux journalistes ont, entre autres, évoqué  : l’irrégularité de la procédure, l’irrespect des 20 jours se trouvant entre la date de la remise de la citation au prévenu et sa comparution, la violation de la loi sur la presse exigeant la saisine préalable de la Haute autorité de régulation par une plainte du plaignant avant toute autre démarche…Royalement mentionné dans la citation directe du plaignant Karim Keita, les avocats ont aussi approuvé que Saxe est un journaliste et non un animateur mentionné dans la citation du plaignant. Se focalisant sur les textes de la presse, les avocats ont ensemble mis l’accent sur les articles 61, 62, voire 44 pour montrer que des règles prévues en la matière n’ont pas été respectées par les conseils du plaignant. De leur côté, les avocats de Karim ont rejeté les arguments soutenus par les avocats de la défense, estimant qu’ils ont respecté les règles. Quant au parquet du tribunal, celui-ci n’était pas du même avis que les avocats des deux journalistes, lorsque ces derniers parlaient des exceptions comme cause d’irrecevabilité de cette citation, entachée, selon eux, d’irrégularités. Durant plus de quatre heures, des tergiversations se poursuivaient d’une part entre les avocats des deux parties en procès, et d’autre part, entre les avocats des défendeurs et le parquet qui s’était opposé aux exceptions soulignées par ceux-ci. Suite à une longue discussion, le président a décidé de renvoyer les réponses des exceptions évoquées au mercredi 17 juillet. Au sortir de la salle, la partie défenderesse composée de Me Alassane Diop, Me Mohamed Aly Bathily et Abdrahamane Touré s’est montrée optimiste pour la suite. Ce, même si, dit-elle, les avocats des deux journalistes n’étaient pas du même avis que le parquet du tribunal.

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS

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