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Biennale : Andogoly au service d’une renaissance culturelle

Le ministre de la Culture, Andogoly Guindo, sonne l’heure de la renaissance culturelle, avec l’annonce de l’organisation de la Biennale artistique et culturelle en juillet prochain. Dans le plus grand secret, le ministre de la Culture et ses collaborateurs ont travaillé d’arrache-pied pour mettre en place les structures nécessaires à l’organisation d’un tel évènement. La transition renoue ainsi avec le brassage culturel qui a donné naissance à une grande créativité chez les jeunes maliens sous différents régimes.

Tout le mérite de cette renaissance de l’activité culturelle revient au ministre qui a su convaincre les plus hautes autorités du pays sur l’organisation de l’évènement dans un contexte difficile. En réalité, il s’agit d’un challenge pour Andogoly qui reprend le flambeau éteint depuis 2012 où la biennale devait avoir lieu dans la ville de Mopti. Mais la rencontre a été annulée pour des raisons de sécurité. Onze ans après, le gouvernement de la transition en cours a choisi de relever le défi qui va au-delà de la culture. Il s’agit avant d’un test pour l’Etat qui vérifie en même temps sa capacité de tenir des évènements importants en dehors de Bamako et des villes situées plus loin des foyers de tension.

On sait que Mopti incarne tout le centre, zone devenue une véritable poudrière pendant les 10 dernières années. La question n’est plus de savoir si les forces de défense du Mali ont les moyens de sécuriser un tel évènement. L’armée et les autres services de sécurité ont suffisamment les moyens d’imposer la stabilité dans tout le pays. Il faut plutôt que les équipes se mettent au travail dans les communes, les cercles et les régions. La sélection des membres des troupes régionales peut se faire rapidement, et les jeunes pourront effectuer le déplacement sur la ville de Mopti.

Il n’y a pas de doute que la transition peut faire mieux que les régimes précédents en contribuant à la promotion du dialogue interculturel et intercommunautaire, la cohésion sociale et l’unité nationale. Certains se souviennent que sous IBK, le ministère de la Culture avait initié une édition spéciale en 2017. Mais cet évènement aussi a été annulé. Andogoly reprend donc le flambeau pour réserver aux Maliens des spectacles égalant ou dépassant les éditions précédentes. Pour rappel, il y a eu Bamako (2003), Ségou (2005), Kayes (2008) et Sikasso (2010).

Le ministre de la Culture renoue avec un rendez-vous très attendu. L’idée de la biennale vient de la Semaine nationale de la jeunesse initiée en 1962 par le Président Modibo Keïta. Le premier président de la République ayant vu l’importance du patrimoine culturel national dans la conscientisation de la population a créé la Semaine nationale de la jeunesse qui a existé jusqu’en 1968. Ces rencontres artistiques ont donné l’idée de la Biennale au successeur de Modibo Keïta, le général Moussa Traoré.

Le successeur de Modibo Keïta a créé par un arrêté en 1979 la Biennale artistique et culturelle du Mali. Mais ces rencontres culturelles ayant connu plusieurs noms ont été interrompues à maintes reprises, notamment de 1990 à 2003. Elles mettaient en compétition l’ensemble des régions du pays et le District de Bamako dans plusieurs disciplines artistiques et culturelles : danse traditionnelle, orchestre, pièce de théâtre, ballet, ensemble instrumental traditionnel, orchestre moderne, exposition d’œuvres d’art, chœur, solo de chant, etc.

Soumaïla Diarra

Source : LE PAYS

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