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BLINDES TYPHON ACHETES AUX EMIRATS ARABE-UNIS : Cet autre scandale qui éclabousse le mandat !

Décidément, le mandat d’Ibrahim Boubacar Keïta est marqué par des magouilles, détournements de deniers publics, notamment sur de nombreux marchés relatifs aux équipements militaires destinés à l’armée malienne. Le dernier scandale en date concerne l’acquisition de blindés de type TYPHOON MRAP achetés aux Emirats Arabe-Unis.

L’Armée dans un communiqué indique avoir reçu une livraison partiellement « non conforme » de 50 blindés Typhon sur 100 commandés, des véhicules militaires de type « MRAP » (Mine Resistant Ambush Protected) conçus pour résister aux engins explosifs dits « improvisés » et à toutes sortes d’embuscades.

Dans le communiqué daté du 17 février, signé du ministre de la Défense et des anciens combattants, la Direction du Matériel, des Hydrocarbures et du Transport des Armées (DMHTA), constate effectivement la non-conformité des blindés dont elle s’est abstenue de faire la réception demandant au fabricant leur remplacement.

Ce communiqué soulève tout de même plus de questions qu’il n’apporte de réponses. La suspicion est d’autant plus palpable qu’il y a à peine un semestre, un rapport d’audit sur un marché d’avions militaires maliens avait dévoilé un scandale de deux milliards de F CFA de surfacturation.

En attendant d’obtenir plus de détails sur cette affaire de blindés, plusieurs hypothèses s’imposent : la première est qu’il y a eu une défaillance dans la chaîne d’acquisition des engins blindés. Or, c’est le Premier ministre qui s’est trouvé au cœur de la commande à Doha. En s’abstenant de réceptionner les blindés non conformes, les militaires ont-ils alors voulu dégager la balle de leur camp ?

La deuxième hypothèse qui n’est pas non plus à exclure est que le fabricant a voulu flouer le Mali en lui livrant du matériel, en violation flagrante des termes du contrat.

La troisième y a-t –il eu connivence avec le fabricant pour flouer l’armé.

De nombreuses questions restent sans réponse : comment un pays en guerre peut-il se laisser « gruger » sur sa commande d’engins de guerre ? Pourquoi fait-on l’impasse sur le nombre de blindés non conformes en cours de remplacement sur le parc attendu de 130 blindés acquis avec nos partenaires émiratis et dont une trentaine en donation ? Pourquoi le fabricant tout en disposant des caractéristiques techniques stipulées dans le contrat n’a pas respecté les termes ? Où se situe la défaillance dans la chaîne d’acquisition de ces blindés de type TYPHOON MRAP ? Pourquoi est-ce qu’on n’envisage aucune sanction dans ces errements ?  

Graves irrégularités dans la passation des marchés

Ce énième scandale rejoint une longue liste de magouilles et de surfacturations qui ont entouré l’équipement de l’armée, ces dernières années. En effet, le début du mandat de IBK avait été marqué par le scandale du marché de gré à gré de 69 milliards de FCFA attribué, en violation des règles des marchés publics, à un proche de la famille présidentielle. Avec l’avenant, le marché a finalement porté sur 108 milliards de FCFA. Le fait que le marché soit attribué de gré à gré est un piétinement flagrant des principes élémentaires de passation de marché public. Pire, dans le même contrat, les Maliens apprendront que le ministre des Finances, a couvert ce marché par une garantie de 100 milliards de francs CFA. Des personnalités, l’on se souvient, avaient profité de ces affaires pour se sucrer en se livrant à des surfacturations dont seules les Républiques bananières ont le secret.

Bien d’autres marchés de ce genre existent, surfacturés et couverts par l’impunité. En avril 2016, le gouvernement avait remis au MOC (Mécanisme opérationnel de coordination) 42 véhicules destinés aux patrouilles mixtes. La presse avait rapporté que lesdits véhicules ont coûté à l’État 2, 300 milliards de FCFA, soit plus de 50 millions l’unité.

 En février 2018, la Cour suprême avait condamné l’Etat à payer plus de 20 milliards de FCFA à un fournisseur de l’armée. Aujourd’hui encore de nombreuses questions sont posées autour de cette affaire et surtout de cette décision judiciaire qui profite à des gens soupçonnés de surfacturation.

Le dernier scandale en date concernait l’achat d’équipement militaire celle des 2 hélicos Puma, en 2017. Après que le président de la République IBK ait confirmé dans un entretien à Jeune Afrique que les avions achetés sous son magistère sont cloués au sol « faute de maintenance appropriée ». C’est au tour du président de la commission défense de l’Assemblée nationale, Karim Keïta, de déclarer, lors d’un colloque à Paris : «les hélicoptères que nous avons achetés ne peuvent plus voler, ça marchait au début mais vraisemblablement on a un problème».

Ainsi, le budget d’équipement de l’Armée nationale est détourné dans une vague de surfacturation sans précédent. Un hélicoptère SA 330 Puma (français) coûte 2,278 milliards FCFA. Les 2 hélicos Puma cloués au sol avaient coûté une coquette somme estimée à 4, 557 milliards FCFA… Quel gâchis.

Mémé Sanogo

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