Célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse : Une attention particulière à l’éclosion du numérique dans le monde
À l’instar de tous les pays du monde, le Mali a célébré ce 3 mai 2019, la journée internationale dédiée à la liberté de presse. Une occasion qui a permis aux décideurs étatiques, aux organes régulateurs ou encore aux patrons de presse et reporters de faire le bilan des travaux et de dégager des perspectives pour l’amélioration des conditions de vie et de la prestation du professionnel de ce métier.
Le secrétaire général du ministère de l’économie numérique et de la communication, M. Cheick Oumar Maïga, le parrain de la journée, M. Diomassi Bomboté , M. Gaoussou Drabo, ancien ministre et membre de la haute autorité de la communication (HAC), le président de la maison de la presse, le présentant de l’UNESCO, Pierre Saye, la représentante de l’ONU pour le droit de l’homme, Sylvaine Nadine M’Balla Wilson et beaucoup d’autres responsables étaient présent autour du thème retenu cette année : « Medias pour la démocratie : le journalisme et les élections en période de désinformation ».
Après les explications concernant la mise en place de cette journée, M. Bomboté, parrain de la journée, expliquera les raisons du choix du thème de cette année. À ses dires, l’explosion numérique actuelle donne la voie à un maximum de personnes d’informer et d’orienter le peuple. Cette liberté d’information est l’épicentre de tout régime démocratique. C’est pourquoi il posé cette problématique : « Le pouvoir des médias, atout ou danger pour la démocratie ? » Il dira que ce pouvoir, offert par le numérique de faire de chaque personne une source d’information, est un grand danger pour un régime démocratique, car, estime-t-il, la population est très souvent influencée négativement par des individus qui n’ont aucune notion de l’éthique et de la déontologie du journalisme et de l’information.
À le croire, les réseaux sociaux ont certes rendu de grands services, mais ils ont aussi contribué à la propagation de la désinformation qui ne peut laisser intact le fonctionnement de la démocratie comme le témoignent les différents bouillonnements de par le monde.
Il en appelle donc aux professionnels des médias à être très vigilants et à orienter leurs travaux sur la recherche de la vérité en produisant des informations plurielles, honnêtes, justes tout en tenant compte des préoccupations de la population cible, quelle que soit leur sensibilité, sans également oublier les valeurs et la réalité de chaque nation. Et aux gouvernements de donner des espaces d’informations périodiques qui sont indispensables dans le partage de l’information juste.
Quant au représentant, M. Saye, de l’UNESCO, il a tenu à rappeler les points de réflexion ayant conduit au choix du thème de cette 26e édition. Il laisse entendre que la directrice générale de l’UNESCO, dans son message à cette occasion, a précisé : « L’impunité et le crime commis contre les journalistes sont une menace qui touche une société. Cette menace nous impose une vigilance sans cesse renouvelée. Nous devons agir ensemble pour protéger la liberté d’expression et la sécurité des journalistes ».
Pour parfaire cette volonté, M. Saye annonce que le bureau de l’UNESCO compte mettre en œuvre trois projets avec le gouvernement malien au cours de cette année, dont deux sur la sécurité des journalistes et un sur l’autonomisation des jeunes en Afrique grâce aux médias et à la communication, cela pour renforcer le professionnalisme et la qualité du contenu éditorial des médias maliens dans la sécurité et en toute liberté.
Le secrétaire général du ministère de l’Économie numérique et de la Communication, M. Cheick Oumar Maïga, laisse entendre qu’au-delà des critiques tout le temps citées, il est important de reconnaitre que l’univers du média et de la communication au Mali évolue et a contribué à la consolidation de l’état de droit et au renforcement conséquent des espaces de liberté et d’expression, surtout les travaux rassurant lors des dernières échéances électorales qui a porté loin le nom du Mali. Aussi, a-t-il déclaré qu’il n’y a pas de démocratie sans médias libres et transparents et cela qu’il s’agisse d’une période électorale ou non. Avant de terminer, M. Maiga est revenu sur la question de la dépénalisation des délits de presse.
M. Gaoussou Drabo, quant à lui, accentuera son intervention sur le thème du jour en rapport avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication, avantages et risques. Sur ce point, il dira que le droit à l’information est un acquis majeur pour la population et ce droit devient encore plus important pendant les périodes spécifiquement électorales, d’autant plus qu’il édifie et influence le citoyen sur le choix de son candidat. Selon lui, les médias doivent aider le citoyen à faire un choix responsable, un choix qui ne serait pas possible sans connaitre au préalable l’enjeu de l’élection, les défis du moment et un éclairage sur les candidats et leurs projets. Pour ce qui est le rapport avec les nouvelles technologies, M. Drabo laisse entendre que le journaliste doit toujours rester fidèle à l’éthique et à la déontologie du métier qui exige la vérification de l’information, des informations équilibrées, justes et qui respectent la personne humaine.
ISSA DJIGUIBA
Source : LE PAYS