Commémoration des 16 jours d’activisme 2023 par Héra Fondation : « la cybercriminalité envers les femmes, autre forme de VBG » au cœur du débat
Les responsables de Héra Fondation ont tenu, lundi 4 décembre dernier à la Maison de la presse, un atelier d’échanges et de discussions sur « la cybercriminalité envers les femmes, cette autre forme de violences basées sur le genre ». Animée par des experts dont Mme Tall Nadia Biouele, avocate associée senior de Héra Fondation, la rencontre a permis d’outiller plus d’une centaine de participants.
Paul Ivan Biligha, directeur général des éditions juridiques Héra Fondation (EJH Sarl), Chiaka Doumbia, journaliste expert en cybercriminalité, Mohamed Saïdou Sène, magistrat JPCE à Kimparana, Abdoulaye David Sow, professeur de l’Université Gaston Berger ST Louis (Sénégal) étaient, entre autres, animateurs de cet atelier d’échanges et de discussions avec les hommes de médias maliens. La rencontre visait à sensibiliser et former les participants sur « les violences basées sur le genre dans les médias et les réseaux sociaux » ; « la répression des atteintes aux droits des femmes dans les médias et les réseaux sociaux » ; « la protection, la gestion des données à caractère personnel dans la lutte contre les VBG à l’égard des femmes et des filles, poursuites et répressions ». L’évènement consistait à rappeler aux hommes de médias leur responsabilité pénale dans la diffusion d’articles ou de publications portant des violences à l’égard des femmes et des filles, voire leur responsabilité sociétale dans la promotion, la protection des femmes. Aussi, indique-t-on, il s’agissait de rappeler aux participants leur crucial rôle en matière de prévention et de sensibilisation contre la commission des différentes infractions sur la toile. Occasion également saisie par les experts pour rappeler les droits fondamentaux et les droits spécifiques reconnus aux femmes en République du Mali. Ils ont présenté le cadre juridique, les régimes de répression et de sanctions pénales et civiles des infractions commises par voie de médias au Mali. Mettant la rencontre à profit, les experts ont également mis l’accent sur les bonnes pratiques y compris les codes de déontologie pour lutter, réduire et enrayer les violences faites aux femmes et aux filles sur la toile. Selon Mme Tall Nadia Biouele, les journalistes ont le devoir de chercher et de diffuser la bonne information dans les règles de l’art. Ils ont, à cet effet, un rôle crucial et indispensable à jouer dans la lutte contre les VBG en générale, et singulièrement les violences faites aux femmes et aux filles. Aux dires de l’avocate, les textes régissant les VBG ont une force et des faiblesses. « En tant qu’acteurs, nous rencontrons parfois des cas (VBG) où la loi n’a pas disposé ou suffisamment disposé. Il y a des difficultés à ce niveau », a-t-elle dit en parlant des faiblesses. Quant à la force, la présidente de Héra Fondation se réjouit de constater que le Mali a un cadre juridique qui commence à se renforcer. A ses dires, la cybercriminalité se manifeste à travers les outils numériques. « Les formes d’attaque à l’intégrité de la personne sont diverses de nos jours. Elles peuvent porter sur l’intégrité physique d’une personne, son intégrité morale, son appartenance à une ethnie, le fait d’exprimer son opinion sur un sujet… », a rapporté la femme leader. Des propos sexistes et sexuels sont utilisés sur les réseaux sociaux par des professionnels de médias. Chose qui, espère la juriste, doit être cessée pour ne pas être frappé par la loi sur la cybercriminalité. Au nom de la Maison de la presse, Dado Camara a estimé que le thème coopté est d’une importance capitale. Appréciant l’initiative à sa juste valeur, cette dernière dira que les hommes de médias sont à la fois les porte-paroles de la population et les défenseurs des droits de l’homme. D’où son appel à l’endroit des organisateurs et leurs partenaires afin de multiplier ce genre d’initiative à l’endroit des bénéficiaires. De son côté, Sékou Toungara du RECOTRADE trouvera que le métier du journalisme n’est pas n’importe lequel. « Parler des VBG faites à l’égard des femmes et des filles, c’est aussi parler des violences faites aux hommes », a-t-il enchaîné.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS