Coopération bilatérale : En plus du domaine militaire, l’Allemagne veut se rendre plus utile au Mali
Lundi 7 octobre 2019, la ministre allemande de la Défense, Mme Annegret Kramp-Karrenbauer, accompagnée d’une forte délégation, a effectué au Mali une visite de travail avec le Premier ministre malien, Dr Boubou Cissé. Les entretiens se sont portés essentiellement sur la coopération militaire entre l’Allemagne et le Mali ainsi que les possibilités de développement du Mali. C’était à la Cité administrative du Mali.
« L’Allemagne soutiendra le Mali pour mettre sur pied un système de santé des Forces armées maliennes ». Cette phrase traduit tout le sens de ce déplacement de la ministre allemande de la Défense au Mali.
Se montrant émue par la situation sécuritaire au Mali ainsi que dans toute la région, Mme Annegret Kramp-Karrenbauer a saisi cette occasion pour parler, de vive voix, avec le chef du Gouvernement malien des défis « devant lesquels se trouve le Mali actuellement » dans ce domaine.
Rappelant les liens entre son pays et le Mali, elle a discuté avec le PM des opportunités de développement du Mali malgré une crise sécuritaire inquiétante. « Nous soutenons votre pays et l’ensemble de la région grâce à la coopération militaire, mais, aussi, dans le domaine civil. Nous avons l’intention de poursuivre et d’intensifier cette coopération », a-t-elle rassuré.
Selon elle, les mois à venir permettront de mieux corroborer cet aspect puisque des réflexions sont déjà en cours afin de savoir ce qu’il conviendrait de faire pour donner plus de poids aux différentes missions présentes déjà au Mali et dans lesquelles son pays reste impliqué, comme la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), la Mission de formation de l’Union européenne (EUTM) ainsi que le G5 Sahel.
Mme Annegret Kramp-Karrenbauer et Dr Boubou Cissé ne se sont pas limités uniquement au domaine de la coopération militaire. Ils ont également évalué les possibilités de coopération dans le domaine du développement de projets civils, notamment dans le domaine des infrastructures, de la santé, de l’éducation, etc. C’est dans ce cadre, qu’au sortir de la rencontre, la ministre de la Défense a laissé entendre : « Le Premier ministre et moi-même avons été d’accord pour dire que, pour assurer la sécurité, la coopération militaire seule ne suffit pas, mais il faut, aussi, des projets civils qui permettent le développement du pays ». Elle a poursuivi en précisant : « Nous avons convenu de renforcer la coopération militaire et de développer des projets qui permettront d’améliorer les conditions de vie des populations. Nous allons mettre l’accent surle développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation ».
Cette rencontre a eu lieu en présence du ministre de la Défense et des Anciens combattants, le général Ibrahima Dahirou Dembélé.
Lorsqu’il y a ces genres de messages d’assurance en matière de coopération militaire, nos autorités et la plupart des citoyens sont émus parce qu’ils pensent généralement que c’est ce qui va mettre un terme à leur souffrance. Bien vrai que l’Allemagne soit un des partenaires clefs du Mali depuis son accession à l’indépendance, il importe de rappeler ce passage de Nicolas de Machiavel parlant de la présence d’armes auxiliaires dans un pays : « Ces armes peuvent être bonnes et utiles pour elles-mêmes, mais sont, pour qui les appelle, presque toujours dommageables parce qu’une fois défait, tu demeures défait, et avec leur victoire, tu deviens leur prisonnier ». Il importe aujourd’hui que nous méditions profondément sur ces propos au Mali.
Fousseni TOGOLA
Source : LE PAYS