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Crise scolaire : Les enseignants dans les rues ce jeudi !

Dans le cadre de leur bras de fer avec le gouvernement depuis un bon bout de temps, les syndicats signataires de l’éducation du 15 octobre 2016 décident d’organiser une marche sur toute l’étendue du territoire national le jeudi prochain. Le but est de non seulement  montrer leur mécontentement face à cette situation tendue entre eux et le gouvernement, mais aussi de s’assurer de la réussite de leur combat.

Devons-nous encore parler d’agonie de l’éducation nationale au Mali ? La question a tout son sens d’être posé si nous savons que déjà au mois d’avril, les portes des écoles restent toujours fermées pour une question de grève des enseignants. Cela, depuis au mois de décembre. Toutes les négociations entreprises entre le gouvernement et la coalition syndicale ont toujours échoué. Les rues sont devenues un refuge « favorable » pour des millions d’enfants.

Le dernier mot d’ordre a pris fin le vendredi dernier. Les cours devront commencer à partir de ce lundi 8 avril 2019 pour se poursuivre jusqu’au vendredi 12 avril avant le déclenchement de la grève de 23 jours à partir du 15 avril prochain. Mais quelle n’a pas été la déception des enfants une fois dans leurs établissements respectifs hier ! Les cours étaient vides d’enseignants parce que ceux-ci observent un arrêt de travail à cause du blocage de leur salaire depuis au mois de février par le gouvernement. Comme si cela ne suffisait pas, la synergie syndicale dans sa lettre circulaire du 4 avril dernier invite tous ses militants à une grande marche sur toute l’étendue du territoire national ce jeudi 11 avril 2019. Avant cela, elle les invite à tenir des assemblées générales unitaires d’informations et de mobilisation demain mercredi 10 avril 2019 dans leurs différents établissements. « Aussi, ils invitent les responsables syndicaux au niveau régional et local à prendre toutes les dispositions nécessaires pour la réussite de cette marche », lit-on dans leur lettre circulaire N°037.

Devant tous ces bric-à-brac, il n’y a plus lieu de soutenir l’agonie de l’école malienne ; il serait plus courageux d’avouer l’enterrement de cette école avec des milliers de générations.

Rappelons que cette marche du jeudi prochain devra être suivie par l’ouverture d’une négociation entre la synergie et le gouvernement. Les syndicats enseignants font-ils accepter de siéger à cette négociation sans le déblocage de leur salaire ? C’est une énigme quand nous savons que ceux-ci ont conditionné la reprise des négociations à ce déblocage. Supposons qu’ils acceptent d’y siéger par souci pour l’avenir des enfants, font-ils s’entendre avec les autorités vu que les syndicats ne veulent plus reprendre la craie sans la satisfaction totale de leurs dix points de revendication et vu également la position radicale du gouvernement consistant à soutenir qu’il ne peut pas donner une suite favorable au reste des trois points de revendication ? Le couteau reste tendu ; le bateau se dirige droit dans le monticule de neige ; l’année blanche paraît inévitable.

Fousseni TOGOLA

Source : www.lepays.ml

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