Dialogue national inclusif : L’ADP-Maliba y prendra part, mais recommande…
Dans un communiqué en date du 6 octobre, l’Alliance démocratique pour la Paix (ADP-Maliba), s’est dite prête à embarquer dans le bateau du Dialogue national inclusif. Point par point, le parti a annoncé les raisons de sa participation.
Par ce communiqué, le comité exécutif de l’ADP-Maliba exprime avoir reçu courant jeudi 3 octobre, les Termes de référence de la part du président du comité national d’organisation du Dialogue national inclusif. Le dimanche 6 octobre, indique-t-on dans le communiqué, le comité exécutif du parti s’est alors réuni pour examiner lesdits documents. En effet, l’ADP-Maliba s’est dite surprise que la date du 7 octobre soit retenue pour le démarrage du présent Dialogue national inclusif dans des communes.
À lire le communiqué, le parti de Aliou Diallo évoque sa volonté de participer à un véritable dialogue « national sincère, franc et inclusif ». Pour l’ADP-Maliba, la date du 7 octobre a été précipitée, donc laisse peu de temps à l’organisation de ce Dialogue.
Le parti d’Aliou Diallo regrette que le comité national d’organisation n’ait pas pu tenir compte de ses propositions exprimées via un courrier adressé au chef de l’Etat à l’occasion de la validation des TDR.
Selon ce communiqué, le parti avait souhaité que le président IBK donne un engagement ferme afin de mettre en œuvre l’ensemble des recommandations issues du Dialogue. « Cela n’apparait pas dans les documents finaux », regrette l’ADP.
Ce communiqué relaye que le parti demandait aussi à ce que le processus décisionnel soit « l’expression d’un véritable exercice démocratique ». Cela, poursuit-il, à travers l’adoption des recommandations par vote sans oublier qu’il était aussi question de définir le mécanisme dudit vote en tenant compte de la particularité « opposition-société civile ».
Suivant la position du parti, la durée du Dialogue devrait être revue à tous les niveaux permettant un « dialogue en profondeur ». « Nous estimons qu’il est illusoire de penser que les problèmes du Mali seront franchement débattus en deux jours dans les communes où les déchirures qui sont plus que profondes », exposent les membres de l’ADP-Maliba qui ajoutent : « En dépit de ces aspects inquiétants, l’ADP-Maliba estime que la politique de la chaise vide ne servira pas l’intérêt général, ni celui du Mali ». Ce qui fait que l’Alliance démocratique pour la Paix appelle ses représentants à participer au Dialogue national. Cela, ajoute le parti, pour « publiquement » clarifier la position de l’ADP à tous les niveaux. Suivant les précisions du parti, l’absence d’engagement ferme du chef de l’Etat concernant le caractère exécutoire, voire les recommandations issues du Dialogue risque de le réduire à un simple « faire-valoir », et « une énième rencontre sans suite tangible ».
Le processus décisionnel est, selon l’ADP, flou et sans paramètres fiables. Sans langue de bois, le parti rappelle l’inopportunité de débattre l’Accord d’Alger et la révision constitutionnelle dans ce contexte sécuritaire aussi précaire que le pays traverse. En somme, le parti décide de prendre part au Dialogue national inclusif. Mais, il s’insiste d’ores et déjà, sur les points défendus par ses délégués lors de la validation des Termes de référence : maintenir le caractère exécutoire et contraignant des conclusions et recommandations du Dialogue ; maintenir la participation en parité opposition-majorité et société civile ; maintenir le vote au ¾ ; et proroger la durée du dialogue au niveau communal de deux jours à dix jours.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS