Dissolution des partis politiques et associations : Aboubacar Soumaré sort de son silence
Suite à la dissolution de certains partis politiques et associations par les autorités de la transition malienne, le président du Mouvement Wuli Ki Jo Mali Ye, Aboubacar Soumaré monte au créneau.
« La dissolution des partis politiques et associations par les militaires est une mesure irrégulière. Ces mesures sont à la fois contraires à la constitution et violent la charte des partis politiques et également la loi sur les associations ».
S’agissant des partis politiques, la nouvelle constitution dans son article 39 dit que les partis politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils exercent librement leurs activités dans les conditions déterminées par la loi. Les partis doivent respecter le principe de la souveraineté de la démocratie, de l’intégrité du territoire national, de l’unité nationale et de la laïcité de l’Etat. Ce sont les seules obligations qui sont faites aux partis par la constitution, estime le leader. « Et à notre connaissance, dit-il, aucun parti politique n’a violé une de ces obligations qui lui sont faites à l’article 39 de la constitution ». Et de soutenir que la charte des partis ne permet pas au gouvernement de suspendre les activités des partis politiques. En la matière, l’article 47 de la charte des partis politiques est très clair. Il se penche sur la menace à l’ordre public, l’atteinte à la sûreté de l’Etat et à la sécurité des personnes et de leurs biens. Ce qui, précise-t-il, n’est pas le cas. Les partis et associations dissouts ne semblent nullement être impliqués dans les cas évoqués par cet article 47 de la charte des partis politiques.
Le ministre chargé de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a saisi immédiatement la juridiction compétente aux fins de suspension des partis. Chose qui ne devrait se faire pour ce jeune leader. « Ce n’est pas le conseil des ministres, ni le ministre de l’Administration territoriale qui peut suspendre les activités d’un parti, parce que suspendre les activités d’un parti, c’est suspendre le parti en réalité. Donc, le ministre dans ce cas, s’il estime qu’un parti porte atteinte à l’ordre public ou constitue une menace à l’ordre public, doit saisir la juridiction compétente pour obtenir du juge la suspension dudit parti », enseigne le politique. Sur le plan politique, les partis ont deux (02) fonctions principales : celle de formation de leurs militants et la fonction électorale. La fonction électorale consiste à préparer les élections et à contribuer à tout ce qui prépare les élections. Les partis doivent donner une formation civique à leurs militants pour leur faire comprendre les fondements de l’Etat de droit et de la démocratie. « Il faut que le gouvernement revienne à une position plus conforme à la constitution et à la charte des partis politiques, pour que la paix sociale soit préservée », alerte le président du Mouvement Wuli ki Jo Mali Ye.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS