Enseignement supérieur : le mot d’ordre de grève suspendu pour permettre aux autorités d’agir
A cause d’une crise consécutive à l’existence de deux bureaux se réclamant tous du comité exécutif national du SNESUP, l’exécution du programme académique de l’année universitaire en cours dans certaines institutions d’enseignement supérieur du Mali se trouve, depuis quelques moments, perturbée sans aucune solution. Vu les efforts en cours au-delà de la récente sortie du ministre Amadou Keïta, des syndicalistes ont sursis au mot d’ordre d’arrêt de travail pour, annoncent-ils, permettre aux plus hautes autorités d’agir.
« Considérant la médiation des anciens de l’enseignement supérieur et la Fédération nationale des parents des élèves et étudiants du Mali (FENAPEEM) ; considérant la rencontre d’échanges entre la commission de l’éducation du CNT et la coordination ; considérant l’engagement des plus hautes autorités…, la coordination des syndicats de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique décide de suspendre son mot d’ordre d’arrêt de travail pour l’apaisement et pour permettre aux plus hautes autorités d’agir », lit-on dans une annonce publiée, le 16 juin dernier, par les syndicalistes de ladite coordination. Rappelons que cette suspension intervient à la suite d’un communiqué récemment publié par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en l’occurrence Amadou Keïta. Un communiqué par lequel il annonçait avoir constaté avec « regret et désolation qu’une crise au sein du syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique(SNESUP) perturbe l’exécution du programme académique de l’année universitaire en cours dans certaines institutions d’enseignement supérieur ».Une crise qui, dit-il, est consécutive à l’existence de deux bureaux se réclamant tous du comité exécutif national du SNESUP.Afin de trouver une issue à la crise, le ministre souligne qu’il n’a pas manqué d’apporter son soutien à toutes les tentatives de médiations entre les parties, voire d’inviter les responsables syndicaux à l’unité au cours des audiences qu’il leur a accordées. La médiation initiée entre les parties a été, aux dires du ministre, portée par d’éminents professeurs à la retraite, les responsables de la Fédération nationale des parents des élèves et étudiants du Mali (FENAPEEM), ainsi que l’Amicale des Anciens et sympathisants de l’union des élèves et étudiants du Mali (AMSUNEEM). Malgré ces efforts déployés, il est advenu des mots d’ordre de grève. Lesquels ont été lancés dans certaines structures des Institutions d’enseignement supérieur depuis plusieurs semaines. Cela, déplore le ministre, par une tendance qui se prévaut des doléances qu’elle ne peut avoir qualité à soumettre au Gouvernement en état actuel des choses, fait-on savoir dans le communiqué. Pire, poursuit-on, les responsables de ladite tendance se servent régulièrement de la presse en présentant une version des faits qui, exprime le ministre, reste loin d’être conforme à la réalité. Jugée comme un problème interne, cette affaire n’a pu être résolue par la voix du dialogue et de la médiation. C’est dans l’incompréhension absolue que la tendance mise en cause a opté pour le chemin sans issue, en décidant de prendre en otage les cours auxquels les étudiants ont droit, selon le ministre. En terme clair, le chef du département dit rappeler que la lutte syndicale, dans toutes ses manifestations, est régie en République du Mali par des textes. Lesquels commandent en droit et en devoir. Autant le droit de grève est reconnu par ces mêmes textes, autant tout fonctionnaire en cessation de travail s’expose, soutient le ministre Keïta, à la rigueur de la loi. Et le Dr. Keïta de menacer les syndicalistes pointés du doigt. « En vertu de ce principe, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a décidé de faire l’application des dispositions de la loi n°84-47/AN-RM du 10 août 1987 relative à l’exercice du droit de grève dans les services publics ». Par la même occasion, le premier responsable fait part de sa détermination à faire respecter les lois nationales dans toute leur rigueur. Bien que la situation ait été judiciarisée en date du 8 juin 2023, le ministre en appelle au sens élevé de la responsabilité et de la retenue, en vue d’éviter à des structures concernées un retard préjudiciable aux étudiants, victimes désabusées.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS