SCIENCE & TECH

État des lieux de l’internet : ISOC Mali a publié un rapport inédit

Dans son rapport d’étude intitulé « État des lieux de l’internet au Mali et perspectives pour le futur », Internet Society Chapitre Malien (ISOC Mali) fait part des problèmes auxquelles les internautes maliens rencontrent généralement ainsi que les technologies qu’ils utilisent couramment voire les opérateurs qu’ils utilisent. Cette étude qui constitue une première au Mali a concerné uniquement Bamako mais doit se poursuivre dans les autres régions. Elle a été réalisée grâce à l’appui d’ISOC International et de Tuwindi. Cette enquête a pris fin en novembre 2018.

Cette étude, première du genre au Mali, menée avec l’appui de la fondation Tuwindi ainsi que ISOC International est intervenue suite aux nombreuses plaintes des internautes maliens sur les coûts, la lenteur, la permanence, la résilience voire la disponibilité et le débit de l’internet au  Mali et plus particulièrement à Bamako.

Pour ce travail original, ISOC Mali a sondé près de 2000 personnes dont 1000 en présentielle et 1000 en ligne via l’outil de sondage de Google appelé « Google form », lit-on dans ledit rapport. Ainsi, en ce qui concerne l’accessibilité à l’internet à Bamako, les enquêteurs acclament le gouvernement vu le résultat de leurs enquêtes à ce niveau : « On peut féliciter les autorités maliennes en charge du numérique et les opérateurs pour une couverture Internet assez honorable de l’échantillon au sein du District de Bamako. À se demander comment les 4% qui n’ont pas Accès se débrouillent à ne pas être connectés. » En ce qui regarde les appareils utilisés pour se connecter, on se rend compte que le téléphone remporte le gros lot avec 55,1% d’utilisateurs devant la maison contre 30,1% pour le PC et 14,8% d’utilisation du mobile dans le bureau.

La cherté de l’internet est également prise en compte. Ainsi pour 42,9 % des sondés, l’internet est trop cher au Mali, pour 33,4%, c’est moins cher. C’est seulement pour 23,7% qui trouvent les prix abordables. « Ce résultat interpelle directement les 3 opérateurs télécoms (Malitel, Orange Mali et Telecel) et les autorités publiques chargées de la gestion d’Internet dans notre pays », indique ISOC Mali dans rapport d’étude.

En matière de coupures intempestives de l’internet, ils sont 56,3% à montrer qu’elle est coupée contre 26,8% qui pensent qu’elle est souvent coupée contre 12,6% qui estiment ne pas subir cette pratique. Alors, ISOC Mali recommande : « C’est la coupure de connexion qui constitue le premier cauchemar des Internautes maliens. Seulement 12,6% de privilégiés, principalement des agents techniques au sein des services spécialisés dans les TIC de l’état ou des entreprises déclarent ne jamais connaître de coupure. Ces résultats interpellent les opérateurs et les autorités publiques en charge de la gestion des TIC dans notre pays. Un travail de fond doit être mené pour combler cette lacune ».

 La lenteur de la connexion internet est également reconnue par tous les Maliens ayant pris part à ce sondage. 60% des citoyens sondés se montrent ainsi moins satisfaits de leur connexion internet. Or, la plupart l’utilisent pour wattsapp 22,5%), Facebook (19,9%), la Recherche d’informations (15,7%) et l’Email (13,2%), explique le rapport. Selon 80,7% des enquêtés, la qualité de l’internet ne reflète pas le coût.

À travers cette enquête, on se rend compte également que l’opérateur le plus utilisé à Bamako est Orange Mali, ensuite Malitel et enfin Télécel. Chacun justifie son choix : 60,7% des enquêtés le justifie par la rapidité de la connexion, 26,8% par le coût et 12,6% par la sécurité. En termes de technologie utilisée, ISOC Mali précise : « La connexion 3G (Troisième Génération) est la technologie largement utilisée par les personnes enquêtés (77,8%) devant la 4G qui fait une percée remarquable (20 %, certainement à cause du coup de boost de la téléphonie mobile à la fourniture de l’Internet) bien devant la 2G dont il existe encore une trace (à 2,2%) à Bamako. »

Après Bamako, ISOC Mali entend élargir son champ d’action s’il réussit à recouvrir suffisamment de moyens à cet effet. Ce rapport se termine par plusieurs recommandations à l’adresse des opérateurs de téléphonie en ce qui concerne la baisse des tarifs, du ministère en charge des TIC, des ministères en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de l’innovation, des finances, de la santé.

Fousseni TOGOLA

Source : LE PAYS

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