EVALUATIONS DE FIN D’ANNÉE : Des examens contre les élèves
Le gouvernement du Mali a prévu les examens de l’année scolaire 2019-2020 au mois d’octobre prochain. La crédibilité de ces examens laisse à désirer au regard des réalités qu’a connues l’année scolaire au Mali.
En effet, l’année scolaire 2019-2020 a été fortement perturbée par des grèves intempestives des enseignants et la pandémie à coronavirus. Malgré cette perturbation, les autorités maliennes tentent toujours de sauver l’année scolaire. Les élèves et étudiants maliens doivent affronter les épreuves des évaluations à partir du 02 octobre. Alors que certains établissements sont restés fermés pendant longtemps au cours de l’année scolaire. L’on doute même si certains ont pu exécuter la moitié du programme. A qui vont profiter ces examens ?
Pour qu’une année scolaire soit valable, selon les textes au Mali, il faut au moins 25 semaines de cours. Soit deux trimestres de cours. Mais cette année, les élèves n’ont suivi qu’environ 16 semaines de cours dans les écoles publiques quand on soustrait le nombre de jours de grèves. Ces écoles publiques ont observé 42 jours sans cours et de façon séquentielle. Soit 8 semaines de fermeture de classe. Imaginons la déconcentration qu’elles engendrent chez les apprenants. A cela s’ajoute la fermeture des classes pour raison de coronavirus.
De la réouverture annoncée après la pandémie jusqu’à l’accord trouvé entre le CNSP et les syndicats signataires du 15 octobre 2016 le 11 septembre passé, les écoles publiques n’ont pas eu droit à une bonne semaine de cours.
Organisé des examens dans ces conditions serait une violation flagrante des textes tout en entretenant l’inégalité entre les fils d’un même pays. Car, les élèves des privés sont en avance par rapport à leurs camarades des publics. Même s’ils ont connu aussi des perturbations eux aussi. Il faut aussi craindre des difficultés pour les détenteurs des attestations issues de ces examens à avoir de l’emploi dans l’avenir pour manque de crédibilité.
Dans une telle situation, le bon sens aurait voulu qu’on mette le compteur à zéro pour permettre aux enfants d’épuiser les programmes respectifs. En tout cas, nous estimons que ces examens sont au désavantage des candidats. Qu’ils réussissent ou qu’ils échouent.
Oumar SANOGO