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Gestion de la Crise au Sahel : un séminaire international à l’intention des médias au Mali

Dans sa mission de maintien de la paix, notamment à travers des formations, l’école de maintien de la paix Alioune Blondin Beye (EMP-ABB) du Mali a ouvert, le mardi 28 novembre 2023, un séminaire international à l’intention des professionnels des médias. Avec pour thème : « rôle des médias dans la gestion des crises au Sahel », cette formation de trois jours (du 28 au 30 novembre 2023), abordera des thématiques telles que : médias, sécurité et défense, communication en temps de crise, relations de travail entre les journalistes et Forces de défense et de sécurité (FDS), mécanismes d’accès à l’information militaire etc. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre en charge de la réconciliation, le colonel-major Ismaël Wague, avec à ses côtés, le directeur général de EMP-ABB, le col. Souleymane Sangaré, le secrétaire général du ministère en charge de la communication, le représentant de l’union africaine (Misahel) et tant d’autres personnalités.

Longtemps considérée comme la grande miette, le phénomène du terrorisme, ces dernières années, a imposé à toutes les armées du monde, une communication plus ou moins régulière soit pour sensibiliser la population ou informer sur leurs différentes actions opérationnelles sur le terrain. Qu’à cela ne tienne, une forte demande règne toujours devant les états-majors généraux des armées dans le seul but de répondre ou traiter, de façon juste et équilibrée, la récurrente guerre informationnelle qui se joue dans certains médias ou sur les réseaux sociaux à côté des opérations sur le terrain. Malgré la création de dispositifs internes de communication en leur sein comme la Dirpa au Mali, la collaboration avec l’armée demeure toujours un parcours du combattant. Ainsi de nombreuses initiatives sont régulièrement mises en œuvre par les autorités politiques pour faciliter une plus grande collaboration entre l’armée et les médias, deux entités sensées exercer la même mission de service public, surtout dans un contexte de crise où la désinformation ou la circulation de certaines informations sensibles peut être fatale pour un pays.

C’est pourquoi, Parallèlement à la collaboration, un autre objectif, et non la moindre, s’est greffé à ces initiatives visant, cette fois-ci, à encadrer les médias à travers des sessions de renforcement de capacités pour ne soient pas l’huile sur le feu (l’élément catalyseur) comme ce fut malheureusement le cas lors du traitement de la Radio mille Collines à l’époque, dans la guerre civile au Rwanda.

Depuis, des concepts nouveaux tels que, la communication en période de crise et conflits, le journalisme sensible aux conflits ou la communication en période électorale ont vu le jour.

Ce séminaire international de trois jours organisé par la prestigieuse Ecole de maintien de la paix, Alioune Bondin Baye (EMP-ABB) en partenariat avec la République Algérienne à l’intention des hommes de médias entre effectivement dans le cadre de l’ouverture de plus en plus souhaitée des casernes militaires aux professionnels de l’information dans le but de mutualiser leurs efforts dans la lutte contre l’insécurité et l’instauration de la paix et de la cohésion au Sahel.

Ainsi pour le Directeur général de l’école de maintien de la Paix Alioune Blondin Baye le col. Souleymane Sangaré ce séminaire se fixe comme objectif, de contribuer à l’identification du rôle dévolu à chaque segment de l’écosystème des médias et leur coopération dans le but d’informer, de protéger les populations et d’aider les dirigeants dans leur prise de décision. « Les médias, qu’ils soient sous forme de presse écrite, audio, audiovisuelle ou de médias digitales, sont des narrateurs de notre époque. Ils façonnent notre perception de la réalité en sélectionnant, interprétant et présentant l’information. Dans le contexte des conflits, cette capacité à influencer l’opinion publique peut jouer un rôle déterminant dans la résolution pacifique des différends » a-t-il souligné.

A propos du contexte de crise dans tout le Sahel, le chef de la diplomatie algérienne au Mali soutiendra que « l’information est vitale en temps de guerre. Elle l’est aussi en temps de paix. » De ce fait ajoute-il que « sa gestion est d’une importance névralgique pour gagner la guerre ou construire la paix ».

Pour le ministre en charge de la réconciliation Nationale, de la Paix et la Cohésion Nationale, chargé de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, le colonel-major Ismaël Wagué, les organisateurs ont vu juste en choisissant un thème aussi pertinent tant par le contexte que par le moment. Ce thème, selon lui, permet d’inciter et d’aider les experts et acteurs de médias à réfléchir et proposer des voies et moyens pouvant aider les professionnels du secteur à mieux s’outiller pour contribuer à la construction de la paix dans un Sahel. « Le ton, le choix des mots et des images peuvent non seulement aider à éviter la panique, mais aussi à empêcher des représailles contre des individus ou groupes assimilés aux auteurs des attentats » c’est pourquoi, il se dit convaincu que « par leur traitement rigoureux de l’information, leur gestion symbolique de la crise, le contrôle de leurs émotions, leur gravité et leur empathie, les médias peuvent rassurer l’opinion ».

Issa Djiguiba

Source : LE PAYS

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