Grève illimitée dans plusieurs services d’urgence à Paris : L’AP-HP admet « une série de dysfonctionnements »
La semaine dernière, les infirmiers et les aides-soignants des Services d’Accueil des urgences de la capitale française ont interpelé la direction de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) à travers une grève illimitée pour des problèmes d’effectifs, de sécurité et de salaires. Le directeur de (AP-HP), Martin Hirsch malgré sa mise en œuvre pour trouver une solution au problème, le mouvement prend de plus en plus de l’ampleur.
Selon Le Monde, quotidien français, les infirmiers et les aides-soignants de quatre services d’urgence parisiens, à savoir Lariboisière, Pitié-Salpétrière, Saint Louis, Tenon devraient rejoindre ceux de l’hôpital Saint Antoine soutenu déjà par les syndicats SUD et CGT dans la grève illimitée le dimanche 14 avril et le lundi 15 avril 2019. Ils réclament une augmentation du salaire et des conditions de travail réciproquement à la hausse continue de la fréquentation de ces services. Les grévistes estiment que ces dernières années, la fréquentation de ces services a augmenté d’environ 3% chaque année alors que les effectifs soignants n’ont pas augmenté en proportion. Aussi, le non-remplacement du personnel indisponible pour congé de maternité soit six personnes actuellement à la pitié, selon une infirmière en poste dans ce service, ajouté aux précédents cités, sont autant de facteurs qui augmentent la demande par rapport à l’offre. Orianne plumet, une infirmière de 25 ans, en poste aux urgences de la Pitié-Salpétrière depuis plus de trois ans selon le quotidien français, raconte sur Le Point, journal français : « On nous demande de faire toujours plus avec moins, nous devons gérer 20 à 25 passages de plus par jour qu’en 2015 à effectif constant ». Alors que, ajoute l’infirmière, « Quand on a la tête sous l’eau, c’est le patient qui en pâtit, ce n’est plus la même qualité de soins ». Cette saturation a été mise en lumière par Le Monde suite à la mort en décembre, d’une femme de 55 ans dans la zone d’attente des urgences de Lariboiboisière, douze heures après son admission sans avoir été examinée par un médecin. Un mois après le drame, la suite d’une enquête interne avait conclu une incapacité du service à fonctionner correctement avec l’effectif disponible. Ce qui avait également conduit quatorze chefs de service à signaler que cette saturation permanente « augmente considérablement les risques d’erreurs médicales et use les équipes ». Le 9 avril, Martin Hirsch avait annoncé dans une lettre envoyée aux syndicats : « Je m’engage à assurer un parallélisme entre l’augmentation de l’activité et le renforcement des effectifs, ce qui est un vrai progrès, assure-t-il au monde, comme en plus nous veillerons à bien remplacer les congés de maternité, à titulariser plus vite, et à renforcer les effectifs de sécurité, les agents vont voir un réel effet » en plus de 45 postes promis à repartir entre 25 services et la mise en place d’un groupe de travail qui établirait en proportion « dans un délai de deux mois ». Mais, il est aussi important de noter qu’au-delà de la « …série de dysfonctionnement » admise par l’AP-HP et de la « dégradation de la qualité de la prise en charge » dans les SAU, Le Monde a indiqué que les grévistes ont également signalé l’augmentation de l’agressivité et des violences dans ces services qui accueillent très souvent les patients en situation de précarité ou atteints de pathologies psychiatriques. Une situation qui fait qu’ « aujourd’hui les hôpitaux ont du mal à recruter pour ces services parce que c’est devenu un boulot intenable », a souligné Hugo Huon, infirmier à Lariboisière et l’un des représentants du collectif. De façon générale, selon Le Monde, les personnels grévistes réclament une reconnaissance de la spécificité de leur travail, avec l’octroi d’une prime mensuelle de 300 euros.
ISSA DJIGUIBA
Source : www.lepays.ml