MONDE

Guinée Conakry : La polygamie désormais interdite

Le jeudi 9 mai 2019, les élus de la Guinée Conakry ont adopté un nouveau code civil qui modifie le régime matrimonial en pratique dans le pays. C’est désormais la monogamie qui sera d’office de règle en Guinée-Conakry sauf en cas de prononciation express des époux en vue d’opter pour un régime polygamique.

C’est officiel, la Guinée Conakry a désormais un nouveau code civil qui modifie la loi sur le mariage. Tout nouveau mariage à partir de cette date est considéré comme un couple monogamique sauf si le couple se manifeste pour le régime contraire c’est-à-dire la polygamie.  Là également, le mari doit préciser combien de femmes souhaiterait-il épouser dans les limites indiquées par la loi qui est de quatre.    Une mesure qui a suscité des discussions intenses entre les députés qui sont restés réticents durant des mois. Pour la directrice de Women in Africa, Fatou Souaré : « C’est la monogamie qui prime, c’est-à-dire que quand le couple ne se prononce pas, le mariage est monogame jusqu’au bout, c’est donc un moindre mal », se réjouit-elle de cette décision sur RFI. Selon une militante du droit des femmes, il reste encore du temps et énormément de pédagogie pour faire comprendre aux femmes, notamment en milieu rural que leurs droits comptent.  Pas évident d’impulser des changements de fonds, dans une société ou le choix de la famille est déterminant pour sceller un mariage comme l’explique Moussa Yero Bah, responsable de l’ONG Femmes , Développement et droits humains  en Guinée : « Ça sera très difficile parce que  les femmes aujourd’hui  n’arrivent pas à vivre réellement  et concrètement en phase avec les textes de loi. La réalité c’est que les acteurs socioculturels prennent le dessus le plus souvent. Les femmes ont par exemple, plutôt peur de partir quand un mari prend une seconde femme. Elles préfèrent rester et subir parce qu’elles ont peur de ce que dirait la société, elles ont peur de divorcer, elles ont peur du ‘’qu’en-dira-t-on’’ ».

ISSA DJIGUIBA

Source : LE PAYS

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