Hommage au Professeur ABDEL KADER TRAORE, affectueusement Kader
Cher maître, cher ami, cher frère, cher père,
« L’œil ne voit pas ce que le cœur sait » disait Victor Hugo. Si la mort est acceptable pour tout croyant, ton départ ce jour fait saigner nos cœurs et nous laisse un vide difficile à combler. En effet une partie de nous s’en est allé ce jour.
Mais, A Allah nous appartenons et à lui nous retournerons. Qu’il soit loué.
Que dire en ce jour ? Les mots nous manquent très certainement dans ces circonstances. Nous remercions Dieu de nous avoir donné le Prof. Kader. Nous acceptons sa volonté, celle de le reprendre ce jour.
Seul Dieu est le plus Grand, Seul Dieu est le plus Grand, Seul Dieu est le plus Grand.
Cher maître, nous avons appris avec toi (toi parce que tu n’auras jamais voulu qu’on te vouvoie à cette occasion) que le maître et l’élève peuvent avoir des liens amicaux, fraternels, tout simplement humains.
Cher maître, Homme de sciences tu as été. Visionnaire hors pair, tu regardais toujours loin, bien au-delà de ta zone de confort. Nous nous devons aujourd’hui de dire à tes parents, ton épouse, tes enfants et à toute la nation que tu es le père fondateur de l’Informatique Médicale et de la Télémédecine dans notre pays et dans l’espace CAMES. Pourtant tu étais interniste, quelle vision ?
Guide bienveillant et généreux tu as été. Ton seul objectif était d’aider celui qui est en face à réaliser ses rêves. Rêves que d’autres pouvaient qualifier d’utopies. Tu étais le maître qui rendait accessible l’impossible. Nous te devons les fondations saines qui ont permis à chacun d’entre nous de rêver, de grandir et de réaliser ce que nous pensions impossible pour nous même et pour notre pays.
Grand Praticien Hospitalier tu as été. Tu as soigné et soulagé jusqu’à ton dernier souffle des milliers de patients, Il y a encore quelques semaines d’autres continuaient à te consulter, bien que tu sois à la retraite. Nous en sommes témoins. Tes patients te pleurent et prient pour le repos de ton âme.
Maitre et humaniste, tu as été. Ton enseignement n’était pas que la transmission du savoir, mais aussi celle du savoir vivre, du savoir être, de la culture de l’humilité, de la bonté, de l’acceptation de son prochain, de l’intérêt général, de l’épanouissement de l’autre et surtout de la loyauté.
Pieux tu étais, ne ratant aucune heure de prière, interrompant nos séances de travail à chaque heure de prière et nous intimant l’ordre d’en faire autant, tu étais un modèle dans la pratique religieuse, Qu’Allah Soubhana Wa T’ala, te paye au centuple de tes bienfaits et que tu sois parmi les élus de son paradis éternel. Amine !
Cher Maître, cher ami, ces petites phrases dont nous avions l’habitude résonneront à jamais dans nos cœurs : « Quelle est ta vision dans 10 ans »? , question que tu aimais poser à tes thésards ; Ce que tu proposes est « much much better » ! , expression que tu utilisais lorsque le travail prenait la forme convenue ; « Sans blague », expression qui venait fréquemment dans nos conversations amicales etc.
Aujourd’hui nous te disons que notre seule vision est de rester dans ton moule, rester fidèle à tes enseignements, que nous mourrons pieux comme tu l’as été, cela sans « blague », cher maître, ainsi nous savons que ce sera « much much better » à ton goût.
Pour reprendre un de nos maîtres, un de tes amis, le Professeur Antoine Geissbuhler de l’Université de Genève : « Ton calme et ta solidité nous ont fait croire que tu seras toujours avec nous ». Hélas nous nous rendons à l’évidence que chacun d’entre nous répondra à l’appel du tout Puissant Allah.
Les multiples orphelins que tu as portés, encadrés jusqu’à leur envol par leurs propres ailes sont dévastés et inconsolables. Nous sommes dévastés.
Nous remercions ta famille, de nous avoir donné l’occasion de rendre ce dernier hommage à notre maître, à notre ami, notre père et j’allais dire le grand père, car ses élèves et enfants que nous sommes ont commencé à avoir des élèves et des enfants aussi.
À toute la famille, à ton épouse et à tes enfants, nous disons que leur parent, leur mari, leur père, leur ami est parti, mais que nous sommes là et nous serons toujours là pour eux. Nous faisons aussi partie de cette grande famille.
Pour nous arrêter là, puisque nous ne pouvons jamais finir de te rendre hommage, comme le disait Victor Hugo : « Tu n’es pas là où tu étais, mais tu es partout où nous serons ».
Cher maître tu as vécu utile, vas en paix l’artiste qui nous a fait.
Professeur Kader, nous sommes tes « médailles »
Puisse le Tout Puissant t’accorder son paradis éternel.
Amine ! Amine ! Amine !
Professeur Cheick Oumar BAGAYOKO
Au nom de tous tes élèves du Mali et d’ailleurs