IBK à la cérémonie d’ouverture de la phase finale du Dialogue national inclusif : «Notre guerre est une guerre de libération nationale ni plus ni moins »
La salle Bazoumana Sissoko du Palais de la culture Amadou Hampaté Ba du Mali a servi de cadre à l’ouverture de la Réunion au niveau national du Dialogue national inclusif. C’était ce samedi 14 décembre 2019 sous la présidence du chef de l’État du Mali, Ibrahim Boubacar Kéita. Plusieurs grandes personnalités ainsi que légitimités traditionnelles et religieuses étaient présentes à l’ouverture de cette étape finale du Dialogue national inclusif qui s’étendra sur une semaine.
Prévue pour 8 h, la cérémonie d’ouverture de la phase finale du Dialogue national inclusif a débuté à 10 h 10 minutes pour prendre fin vers 12h avec le discours d’ouverture du chef de l’État malien.
Conformément à l’esprit de la Djatiguiya (hospitalité) malienne, Amadou Ouattara, maire de la commune V du district de Bamako a été le premier à prendre la parole lors de cette cérémonie d’ouverture dont l’aboutissement n’est autre que la paix, la sécurité, la cohésion sociale et le développement de toute la nation malienne.
Le maire de la commune V a rappelé la portée de ce Dialogue pour le Mali. Selon lui, il s’agit d’un espace d’échange et de contribution ouvert aux Maliens de tous les bords. C’est dans cette dynamique qu’il a invité à « faire de ces Assises le tournant d’un souffle nouveau » pour le Mali.
Pour sa part, l’ambassadeur Cheick Sidi Diarra a saisi cette opportunité pour exprimer toute sa joie de voir ce jour arrivé. « C’est un grand jour pour le Mali », a-t-il laissé entendre. Il a salué la bonne tenue des concertations à tous les niveaux : communes, cercles, régions, diaspora. Des concertations fructueuses desquelles ont été issues plusieurs recommandations, a-t-il laissé entendre avant de souligner que les résultats obtenus sont positifs. Selon lui, ces résultats expriment les craintes et les aspirations du peuple malien.
« Cette bonne tenue » des différentes phases du Dialogue est, selon l’ambassadeur Diarra, une marque de maturité de la nation et de la démocratie malienne, du règne de l’état de droit.
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Le président du Comité d’organisation a alors invité à tenir le cap lors de cette étape qui vient de s’ouvrir. Ces sessions auront lieu en plénière en fonction des six thématiques du Dialogue, précise-t-il.
Quant au Porte-parole des membres du triumvirat, Ousmane Issoufi Maiga, celui-ci, pour rappeler l’attaque terroriste survenue au Niger le mercredi 11 décembre dernier, a souligné que cette étape finale intervient dans un contexte de deuil.
Toutefois, cette ouverture a servi d’occasion pour l’ancien premier ministre malien d’exposer les actes accomplis par le triumvirat depuis son installation le 25 juin 2019. Selon lui, ce Dialogue est une « source d’honneur et de foi en l’avenir de notre nation ».
Parmi les actions accomplies par le Triumvirat, on note surtout la création d’un site internet pour le Dialogue. Plus de 5 millions de contributions ont été postées sur ce portail numérique crée par le Triumvirat en collaboration avec l’AGETIC, a indiqué le porte-parole des trois triumvirs.
Rappelant la nécessite impérieuse de telles concertations, le triumvirat fait entendre : « Notre pays et notre peuple méritent un autre sort que celui qu’il connait aujourd’hui ». C’est pourquoi, pour la pleine réussite de ce processus, des mécanismes indépendants de suivi et évaluation sont prévus à la fin des travaux.
Selon M. Ousmane Issoufi Maiga, « tout le processus a été conduit de manière endogène avec les ressources du pays ».
Donnant le ton pour l’ouverture officielle de ce processus, Ibrahim Boubacar Kéita, président de la République, en véritable poète, a apprécié le travail du Triumvirat ainsi que du Comité d’organisation du Dialogue national. Aucun ancien président de la République du Mali n’a été oublié dans les éloges du chef de l’État.
La nécessité de la paix, de l’unité, de la diversité a été largement évoquée par le locataire de Koulouba. Car « L’homme ne saurait être un loup pour l’homme, mais son remède », a-t-il indiqué.
Parlant de la situation sécuritaire complexe que traverse le Mali, le chef de l’État malien a rappelé : « Notre guerre est une guerre de libération nationale ni plus ni moins ».
Au sujet de la MINUSMA, il a invité le peuple malien à plus de rationalité. « […] Il importe que nos compatriotes mesurent que s’en prendre à la Minusma, c’est s’en prendre surtout aux forces sénégalaises, burkinabé, togolaises, ghanéennes, tchadiennes. » Il s’est profité de l’occasion pour inciter les citoyens maliens à « dépasser le complexe colonial, vis-à-vis de la France. » Cela relève pour lui d’un devoir de reconnaissance et de solidarité puisque des Africains ont servi la France lors des deux grandes guerres mondiales. « Aujourd’hui, elle est notre alliée et ses soldats tombent sur notre sol comme les nôtres. Sachons raison garder ! »
En signe de compassion aux Nigériens, frères du peuple malien, suite à l’attaque terroriste susmentionnée, le président Ibrahim Boubacar Kéïta a annoncé son voyage en compagnie de ses compatriotes des autres pays du G5 sahel à Niamey ce dimanche 15 décembre 2019 en vue d’une présentation de condoléances.
Les Assises du Dialogue se poursuivront, durant une semaine, au Centre international de conférence de Bamako (CICB).
Fousseni TOGOLA
Source : LE PAYS