La CADERKA et l’ACSR investies pour le désenclavement de la région de Kayes : Redonner à la première région, ses potentialités pour un vrai développement socioéconomique
Pour informer l’opinion nationale et internationale sur le retard de la région de Kayes, par rapport à ses potentialités de développement, les forces vives de cette région mobilisées au sein de la KADERKA, en partenariat avec l’ACSR ainsi que les associations membres, ont tenu un point de presse le mardi 12 novembre 2019, au siège de la radio Liberté à Badalabougou (Bamako). Plusieurs sujets ont été évoqués parmi lesquels, les infrastructures de désenclavement, socio sanitaire, hydro-agricoles, énergétiques, etc.
Placée sous le thème d’un « appel à la mobilisation et à l’unité d’actions pour la réalisation et la sauvegarde des infrastructures de développement et pour la bonne gouvernance en région de Kayes », cette rencontre s’est positionnée en prélude des activités que vise cette coordination composée de toutes les associations de développement de la première région administrative du Mali. La CADERKA (coordination des associations de développement des cercles de la région de Kayes) et l’ACSR (association des anciens cheminots pour la sauvegarde du rail), se sont données la main, pour ne pas être en marge, comme toujours d’ailleurs, face à l’acuité actuelle des problèmes, qui avaient déjà conduit à la multiplicité et l’amplification des mouvements de protestation, un moment, dans la première circonscription administrative du Mali. Comme les mouvements de protestation, les membres de cette faitière estiment que cette situation récurrente de la région de Kayes est le résultat de l’absence d’une politique et d’un plan de développement harmonieux, cela, malgré les immenses potentialités en ressources humaines et naturelles existantes, ainsi que les pertinentes recommandations faites lors de la table ronde tenue en 1997 à Kayes. Si cette situation dégradante persiste selon les initiateurs, c’est seulement, à cause de la complicité et de la passivité de la population dans cette région. C’est pourquoi, Sory Ibrahim Camara dit Sériba, représentant du collectif Sirako, a vivement salué, l’effort de la jeunesse de Kati ainsi que celle des autres localités du tronçon Bamako-Kayes, dans les manifestations et les barricades de la route, entre le 23 et 27 septembre 29019. Après, il s’est réjoui de l’état d’avancement de l’entretien routier qui se trouve actuellement, selon lui, au niveau de Kolokani. Mais, il a signalé que la lutte n’est pas terminée, mais suspendue entre temps. Si le représentant de la jeunesse s’est dit satisfait de l’état d’avancement de l’engagement des plus hautes autorités, Bilaly Sanogo, ancien cheminot et membre de l’ACSR a tout à fait dit le contraire. Il a signalé que quelques mois après l’engagement pris par le gouvernement pour remettre urgemment en marche le train, ce chantier se trouve toujours, selon lui, au niveau du désherbage. Ce dernier n’a pas manqué de manifester sa crainte face à un quelconque respect du délai d’exécution des travaux. Alors, compte tenu de l’enjeu économique de ce secteur, M. Sanogo a demandé à ce que des investissements sérieux soient faits. Un secteur qui a longtemps assuré, selon lui, la mobilité et le développement socioéconomique de la région étiquetée ‘’cité des rails’’, dont la privatisation en 2003, a été, selon lui toujours, la source de tous les maux de la région. À noter que, selon l’engagement du gouvernement, les deux voyages par jours, Bamako-Kayes et Kayes-Bamako, devraient commencer en fin du mois de mars prochain. Le président de la CADERKA, Tounko Danioko a, pour sa part, indiqué que les infrastructures de désenclavements ne sont pas les seuls problèmes dont souffre la région de Kayes, il a évoqué d’autres activités socioéconomiques comme les activités Hydro agricoles et surtout, l’émigration qui occupe une place de choix dans cette région. C’est pourquoi il a fait savoir que cette problématique de l’émigration doit être mieux réfléchie et bien encadrée, dans l’intérêt général de la population de Kayes. Tout en indiquant que cette région est l’une, sinon la plus riche parmi toutes les autres, grâce à ses potentialités économiques de développement, le président Danioko et ses alliés ont fait état de l’absence de volonté politique des dirigeants à instaurer un véritable plan de développement, la source de cette émigration forcée de la population. L’ancien député de Bafoulabé en 2005, M. Kaourou Doucouré s’est lui, accentué sur la vague de corruption dans la région. Tout en rassurant la mission de ce regroupement, qui n’est autre que l’intérêt public de la population de Kayes, M. Doucouré a indiqué que la population civile doit enfin se lever pour demander l’audit de certains investissements, notamment, au niveau de l’ADRS. Il a dénoncé la disparition de plusieurs milliards de francs CFA, lors des constructions des infrastructures. Selon lui, près de 10 milliards ont été soustraits lors de la construction du nouveau pont de Kayes, et des dizaines de forages disparus, au niveau de la route. Tout en indiquant la nécessité d’un cahier de charge au niveau des infrastructures en chantier pour lutter contre le vol et la corruption, l’ancien député a laissé entendre que sans les émigrés, à la place des nordistes, c’est probablement la population de Kayes qui allait se doter d’armes pour revendiquer ses droits. Il ajoutera également qu’ « il est temps qu’on nous dise, où part toute cette richesse de la région de Kayes ». Kadiatou N’Diaye, personne ressource à la Caderka a, pour sa part, suggéré des visites de chantier au niveau des ponts et de l’aéroport Dag-Dag pour constater de vu-su la situation.
ISSA DJIGUIBA
Source : LE PAYS