La cathédrale Notre-Dame de Paris : Adoption des mesures dérogatoires pour sa restauration
Dans le cadre de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris incendiée le 15 avril dont la charpente et la flèche ont été complètement détruites, l’Assemblée nationale a adopté ce vendredi 10 mai 2019, un projet de loi prévoyant une dérogation aux règles d’urbanisme en vigueur en vue de respecter le calendrier du président Macron. Les délais réduits et les dérogations ont suscité beaucoup de débats.
Alors que certains députés dénonçaient l’inutilité d’ « une loi d’exception », « une vieille dame vient de chuter et avant même de faire un diagnostic de son état, on lui prescrit une ordonnance (…) et on lui demande de préparer un marathon » à ironisé l’ « insoumise » Clémentine Autain. Le ministre de la Culture, Franck Riester, tente de justifier à l’ouverture des débats : « Si aucune opération de restauration de ce monument historique n’avait encore donné lieu à une telle adaptation législative, c’est parce que nous sommes face à une situation inédite ». Il ajoute : « Le chantier qui s’annonce est exceptionnel, ambitieux et unique ».
Sa reconstruction s’annonce très coûteuse d’où la volonté des plus hautes autorités de prendre un dispositif législatif pour assurer le contrôle et la gestion selon le Ministre. Déjà d’importants dons et de promesses de particuliers, d’entreprises ou de collectivités ont été annoncés jusqu’à un milliard d’euros évoqués. Le gouvernement a également pris des dispositions pour encourager les donateurs particuliers en réduisant le coût de leurs impôts jusqu’à 75% dans la limite de 1000 euros pour chaque don effectué entre le 16 avril et le 31 décembre 2018. Concernant certaines allégations autour des reçus, Franck Riester a tenu à rassurer que l’ensemble des dons « iront uniquement et intégralement à Notre-Dame » et que : « Si certains dons nous sont déjà parvenus, d’autres sont en attente de concrétisation et le coût total des travaux n’a pas été chiffré », soit 600 à 700 euros selon les estimations. Selon Le Monde, quotidien français, Frédérique Dumas (union des démocrates et indépendants-agir) a dénoncé : « Vous nous proposez par habilitation de vous donner un chèque en blanc », tout en citant un sondage de Odoxa paru vendredi dans la presse selon lequel « 72% des français » seraient « opposés à une loi d’exception » pour Notre-Dame.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS