MONDE

La rue maintient la pression en Algérie : « Le peuple veut qu’ils s’en aillent tous »

L’Algérie a vécu la neuvième journée de contestations populaire contre le régime Abdelaziz Bouteflika ce vendredi 19 avril 2019, malgré le départ de quelques têtes influentes. Certains  manifestants  rejettent catégoriquement  l’initiative de consultation de toutes les forces vives du pays proposée par le  président intérim, Abdelkader  Bensalah.  

C’était encore des centaines de milliers de personnes dans la rue de la capitale  algérienne ce vendredi 19 avril, jour de la grande prière hebdomadaire musulmane. La démission du président Abdelaziz Bouteflika n’a pas suffi à décrisper  les tensions  de la population   qui en veut désormais à tous ceux qui ont pris part à la gestion du pouvoir  durant les quatre mandats consécutifs du président  déchu. Le président du Conseil constitutionnel, M. Tayeb Belaiz quant à lui, a rendu le tablier  avant la manifestation de vendredi.  Mais, il reste encore Bensalah, président par intérim lui-même et le Premier ministre M. Bedoui, dont le départ est toujours  revendiqué selon le   terme  « 3 B » des manifestants visant les trois personnalités les plus influentes  du pouvoir actuel. Malgré de nombreuses mesures prises par la police et la gendarmerie  pour empêcher l’accès à la capitale et au tunnel des facultés (un endroit devenu emblématique lors de ces mobilisations), c’est  des centaines de milliers de personnes qui  ont manifesté  selon la RFI, en ce jour anniversaire du soulèvement  Kabylie en 2001. Appelée  « printemps noir », la  répression de  ce soulèvement   de l’histoire  avait causé la mort de près de 127 manifestants, dont un jeune homme avec une rafale d’arme à feu, dans une brigade de gendarmerie près de Tizi Ouzou. Un jeune homme venu déposer  des fleurs au pied des  portraits  des victimes,  laisse entendre sur RFI que « ce n’était pas comme aujourd’hui, maintenant on est libre de manifester ». Lors de ce neuvième rassemblement, les  manifestants avaient des  pancartes qui montrent que les choses (objectifs) n’ont pas changé « le peuple veut qu’ils s’en aillent tous », «  c’est notre pays et on fait ce que l’on veut ». Les réactions étaient fortes pour dénoncer également la récente forme de violence des forces de l’ordre ayant contraint les manifestantes à se dénuder dans un  commissariat. Sur ce point, les manifestants avaient marqué sur une pancarte géante dans la rue de Didouche : « La femme algérienne est jolie, intelligente et forte, alors c’est une honte ce que vous avez fait à nos sœurs ».  Pour calmer le jeu, Abdelkader Bensalah avait lancé l’initiative de réunir les partis politiques d’opposition et les membres de la société civile  pour une grande consultation le lundi, mais cette option était déjà rejetée par certains manifestants qui tablent sur le départ de tous les collaborateurs d’Abdelaziz. D’autres diront   même de   traduire  en justice ceux  d’entre eux impliqués dans les affaires de corruption.  À noter que les militaires ont déjà cédé des  postes à des têtes civiles, qu’ils utilisent probablement comme des marionnettes pour gérer le pays. Mais les manifestants estiment qu’ils n’ont pas encore cédé  à l’essentiel.

ISSA DJIGUIBA

Source : www.lepays.ml

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