MONDE

Le génocide rwandais : La France « responsable » selon David Servenay

David Servenay, journaliste et auteur d’ouvrages et d’enquêtes sur le génocide des Tutsis, était l’invité de la RFI pour la 25e Anniversaire de ce massacre de masse (800.000 selon l’ONU). Au cours de cet entretien,  il a estimé que la France est responsable de cette atrocité.

Le génocide des Tutsis, parfois appelé génocide rwandais,  a eu lieu du 7 avril au 17 juillet 1994 au Rwanda. Ce génocide s’inscrit historiquement dans un projet génocidaire latent depuis plusieurs décennies à travers plusieurs phases de massacre de masse et stratégiquement dans le refus du noyau dur de l’État rwandais de réintégrer les exilés tutsis, objet de la guerre civile rwandaise de 1990 à 1993.

Selon David Servenay, la France est responsable de quelque chose dans le génocide rwandais pour deux raisons : « D’abord, il faut comprendre qu’un génocide d’une manière générale, c’est quelque chose de planifier, un processus politico-militaire qui est préparé. Et en l’occurrence, il est préparé de longue date, au moins deux ans avant qu’il ne soit commis. C’est-à-dire à partir de 1992, on voit apparaitre, par exemple, la formation des fameuses milices Interahamwe qui vont être si efficaces au printemps 1994. Ces milices sont créées à l’instigation des principaux partis politiques rwandais de l’époque, le MNRD parti du président Juvénal Habyarimana et le CDR (Coalition pour la Défense de la République) ».

 Dans ses propos, il affirme que la France était au courant de tout cela puisqu’elle avait sur place un dispositif extrêmement important et un dispositif de renseignement qui était très performant et il évoque aussi la sonnette d’alarme de plusieurs personnalités, de hauts officiers, des généraux français qui disaient : « Attention ! on est en train de déraper, on est en train d’aller sur une pente qui va être extrêmement dangereuse, et il y’a des risques de génocides ». Dans le génocide rwandais, quand on parle de la France, c’est quelques personnalités proches du président Mitterrand qui sont visées et ces personnes doivent se justifier : « Quand on dit « La France », ce n’est pas vous, ce n’est pas moi, ce n’est même pas la représentation nationale puisqu’à l’époque, le parlement ne se saisissait pas de cette question. « La France » en l’occurrence c’est une petite poignée de décideurs autour du président François Mitterrand, qui aujourd’hui doivent se justifier de ses actes et des décisions qui ont été prisent à l’époque ».

Ibrahim Sidibé, Stagiaire

Source : www.lepays.ml

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