Le premier ministre à Gao : Les corps constitués de la société civile profitent de l’occasion pour exprimer leurs besoins
Les corps constitués de la société civile de Gao ont saisi l’occasion de la visite du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga dans la région pour lui signifier les besoins des populations. Il s’agit notamment de l’amélioration de la situation sécuritaire ; la dotation de la ville des groupes électrogènes et en matériels de qualité afin que la Somagep produise une meilleure qualité d’eau ; l’atténuation de la cherté de la vie ; le retour intégral des services financiers de la région de Gao…
Dans un manifeste dont nous disposons une copie, les corps constitués de la société civile de la région de Gao ont avisé le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, en visite dans la cité des Askia, des maux auxquels la région fait face. Cela, afin que des solutions définitives soient trouvées par les plus hautes autorités de la transition.
Les corps constitués de la société civile de la région de Gao ont mis l’accent dans leur déclaration sur la « lutter contre l’insécurité sur toutes ses formes dans la région de Gao car la souffrance des populations n’est plus à démontrer et elle s’aggrave du jour au lendemain ». L’insécurité rappellent-ils, « est à l’origine de tous les déplacements des populations venues de toutes les contrées de la région. Ce déplacement massif des populations occasionne une forte concentration des personnes dans la ville de Gao et cela contribue à la hausse du taux de criminalité (les braquages, les enlèvements de véhicules, de personnes et de bétail et le vol à main armée) ».
S’agissant du problème récurrent de l’électricité dans la région, les organisations de la société civile de la cité des Askia sollicitent l’aide des autorités pour l’obtention de nouveaux groupes électrogènes pour la centrale thermique de Gao et l’entretien complet de ceux en panne. « L’électricité dans la ville de Gao est devenue la matière la plus rare à trouver depuis des années. Aujourd’hui nous constatons malheureusement que sur les huit (8) groupes de la centrale thermique de Gao seulement trois (3) fonctionnent pour une distribution irrégulière et inéquitable d’électricité dans la ville », déclare-t-ils.
En plus du manque d’électricité, la région est aussi confrontée, selon eux, à une pénurie d’eau. C’est pourquoi, les corps demandent au gouvernement, la dotation en matériels de qualité afin que la Somagep produise une meilleure qualité d’eau. « Aujourd’hui la population de la commune urbaine de Gao ne consomme qu’une eau tricolore avec des débris très nuisibles à la vie humaine », peut-on lire dans le manifeste.
Les organisations de la société civile de Gao ont aussi souligné la question de la cherté de la vie. « La prise de dispositions urgentes pour lutter contre la vie chère à Gao concernant les denrées de premières nécessités en provenance de l’Algérie et de l’intérieur du pays », indiquent les corps constitués de la SC de Gao.
En outre, les organisations ont également sollicité auprès des autorités le retour intégral des services financiers de la région de Gao. « (Direction régionale du budget, Direction régionale des impôts, direction régionale du control financier et la direction régionale du trésor) l’absence des services financiers de Gao depuis 2012 à nos jours constitue un blocage dans le traitement des dossiers et le chevauchement dans la gestion des affaires courantes de tous les services publics et privés de la région », a souligné la société civile de Gao.
La dotation en matériels et en personnel qualifié à l’hôpital régional, la réouverture et le recrutement spécial d’enseignants tant au niveau fondamental qu’au niveau secondaire ; l’amélioration de la qualité du service des compagnies de téléphonie mobile ; l’arnaques et rackettage aux postes de control sur le tronçon Gao-Niamey ont été aussi des sujets évoqués par les corps constitués de la société de la région de Gao dans son manifeste adressé au Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga.
Dans le domaine de la justice, la société civile dit avoir remarqué que le président du tribunal, le procureur et les autres juges sont absents à Gao. « Raison pour laquelle les jugements ne sont pas rendus à temps et les détenus continuent dans une détention illégale et souvent illimitée dans la plupart des cas. Encore les vrais coupables sont toujours libérés sans aucun motif valable. Les criminels et les assassins sont libérés à ciel découvert et les plaignants restent incapables d’agir. Nous demandons la fin de l’impunité qui est aussi une source de conflit », déplore-t-ils.
Ibrahim Djitteye
Source : LE PAYS