Le président de la transition après Promulgation de la nouvelle constitution : « Il n’est nullement question de victoire d’un groupe sur un autre »
Le col. Assimi Goïta a officiellement promulgué la constitution de la quatrième République du Mali, le samedi 22 juillet, après sa validation, la veille, par la Cour constitutionnelle. Dans une adresse à la nation, le chef de l’Etat a salué la phase contradictions tout au long du processus référendaire. Des réactions, selon lui, normales et indispensables dans l’exercice démocratique, mais précise – t-il que maintenant que le document est adopté, « il n’est nullement question de victoire d’un groupe sur un autre ». Selon lui, le verdict de la Cour Constitutionnelle a donné le ton de la célébration de la victoire du peuple suite à cette volonté ouvertement exprimée lors des assises Nationales de la Refondation (ANR).
96,91% des suffrages exprimés en faveur du OUI, c’est le résultat définitif du référendum constitutionnel du 18 juin dernier. Une réponse indiscutable de la soif des Maliens de se donner une nouvelle chance pour un nouveau départ, retient le président de la transition, le col. Assimi Goïta. En effet, dans une adresse à la nation après la promulgation de la nouvelle norme nationale, le président Assimi Goïta a salué l’ensemble de ceux qui ont contribué à la concrétisation de cette exigence du peuple exprimée lors des Assises Nationales de la Refondation (ANR). Il a aussi salué ceux qui se sont prononcés contre ce passage à la quatrième République. « Je comprends tous ceux qui, pour diverses raisons, se sont prononcés contre son adoption. En tout état de cause, chacun s’est exprimé comme il se devait dans un débat démocratique, sans aucune censure en utilisant tous les moyens de communications existants » se réjoui Assimi avant de lever le doute sur les motivations de ce passage à la quatrième République. « Avec la rédaction de cette constitution, il ne s’agissait de renier l’histoire politique et institutionnelle de notre pays. Il était plutôt question de par un saut qualitatif d’atteindre les objectifs de refondation formulés par les Maliens lors des Assises Nationales de la Refondation ». Donc pour lui, « il n’est nullement question de victoire d’un groupe sur un autre », mais de la victoire de l’ensemble du peuple malien. Il rassure après que le peuple Malien nourri à la source de son passé et de sa riche culture multiséculaire continuera à assumer son destin avec la même détermination et la conscience historique sans distinction aucune.
Maintenant le président Assimi est convaincu que le Mali peut sereinement envisager son avenir en mettant en place des institutions qui auront la lourde responsabilité de répondre aux besoins et aspirations du peuple dans son ensemble.
Déjà que le Mali a montré ses preuves à travers l’adoption des trois nouveaux principes qui guident désormais l’action publique que c’est bien possible de se moderniser sans se renier, Assimi invite maintenant ses collaborateurs à se dédier entièrement et exclusivement pour la cause du peuple Malien.
Pour lui, « le Mali Kura doit être celui dans lequel se reconnaîtront les producteurs ruraux, les ouvriers, les opérateurs économiques, les fonctionnaires, les militaires et paramilitaires, les femmes, les jeunes, les personnes vivant avec un handicap, les personnes âgées, nos compatriotes établis à l’extérieur, en sommes toutes les catégories sociales et professionnelles sans exclusion aucune ».
C’est pourquoi, à côté du secteur de la défense et de la diplomatie qui ont fait leur preuve, le président de la transition a annoncé une nouvelle stratégie de gouvernance, cette fois-ci, centrée sur l’économie nationale. Avec cette nouvelle constitution souligne-t-il, nous « bâtirons ensemble une économie forte au service de la satisfaction des besoins des citoyens » en précisant qu’il s’agira, principalement, de mettre en place les conditions d’une croissance économique interne qui se fondera sur les technologies nouvelles ainsi qu’une industrie de transformation des produits et ressources naturelles en tenant compte des opportunités de la transition énergétique.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS