Le président du CSDM, Chérif Mohamed Haidara, à Amadou Koita : « M. le ministre, à défaut d’être sérieux avec nous, il faut être correct avec toi-même »
Le président du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM), Mohamed Chérif Haïdara a profité d’un point de presse qu’il a tenu hier, jeudi 22 août 2019, en soutien aux jeunes de Kayes dans leur combat pour le désenclavement de leur région, pour répondre au ministre des Maliens de l’extérieur, Amadou Koita qui a affirmé, dans l’émission ‘’Foroba Baro’’ du groupe Renouveau , que le Haut conseil des Maliens de l’extérieur (HCME) est reconnu comme la faitière des Maliens établis à l’extérieur. Ce qui n’a pas plu à Mohamed Cherif qui lui a traité d’un ministre ni « sérieux ni correct ».
Le président du Conseil supérieur de la diaspora malienne ne fait pas de cadeau au ministre Amadou Koita qui a déclaré, sur les antennes, de Renouveau TV et Radio, que le Haut conseil des Maliens de l’extérieur (HCME) est l’organisation reconnue par l’État comme la faitière des Maliens de l’extérieur. Pour le CSDM, le ministre Koita, à travers cette déclaration, prouve qu’il ne comprend pas son rôle même en entier. « Amadou Koita n’est qu’un ministre des associations des Maliens établis à l’extérieur. Il n’est pas le ministre du Haut conseil des Maliens de l’extérieur, il est le ministre des associations des Maliens de l’extérieur », jette-t-il des pierres dans le jardin d’IBK. Après avoir rappelé que son association a été invitée, au même titre que le Haut conseil des Maliens de l’extérieur, à la Conférence d’entente nationale, à l’Assemblée nationale, au Dialogue politique inclusif, Mohamed Cherif Haidara invite le ministre Koita à être « sérieux ». « À défaut d’être sérieux avec nous, il faut être correct avec toi-même. Mais malheureusement Amadou Koita n’est plus sérieux. Il n’est pas correct non plus », a-t-il déclaré. Très frustré de la sortie médiatique du ministre des Maliens de l’extérieur, le président du CSDM donne des leçons de morale à ce dernier. Mohamed Cherif Haidara demande à Amadou Koita de choisir entre dire la vérité et rendre le tablier. « Quand tu es dans un gouvernement, tu dis la vérité ou tu dégages », laisse-t-il entendre. Le président du CSDM n’en décolère pas et ajoute : « On ne peut pas accepter ce comportement d’un ministre incapable et incompétent ».
Le CSDM soutient la jeunesse de Kayes dans son combat pour le désenclavement de sa région
La jeunesse de Kayes n’est pas seule dans son combat pour le désenclavement de sa région. Elle vient de bénéficier du soutien du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM). Dans sa déclaration, le CSDM laisse entendre que la lutte de la jeunesse de Kayes est noble vu que sa région se trouve actuellement enclavée. Il a déploré l’inaccessibilité du chemin de fer et de l’aéroport. Le Conseil supérieur de la diaspora malienne trouve intolérable que la région de Kayes, malgré son impact économique sur l’économie nationale, soit aussi enclavée. « C’est dans cette région où se trouvent les principales activités minières contribuant à hauteur de 22% des recettes du budget national. C’est toujours dans cette même région où s’exercent 70% des saisines sur les transactions internationales apportant à l’État à la frontière de Diboli 18% des recettes douanières », déclare Mohamed Cherif Haidara. Ce n’est pas tout, il affirme que 50% du Produit intérieur brut (PIB) des transferts proviennent des kayesiens établis à l’extérieur.
Le CSDM regrette les différents accidents qui ont lieu sur cet axe dû au mauvais état de la route. « D’autant que l’accumulation des accidents, cumulée avec la fatigue due au temps de voyage anormalement long de 18 heures soit trois aller-retour Paris Bamako par avion, ne leur laissent pas un autre choix », lit-on dans la déclaration de Mohamed Cherif Haidara. C’est face à tous ces maux que le CSDM, aux dires de son président, soutient la mobilisation des populations, dans leur exigence de plus de désenclavement, de plus de considération. Aussi, s’interroge-t-il, sur les raisons de la fermeture permanente de l’aéroport Kayes Dag-Dag. « Il urge que cet aéroport important et stratégique puisse reprendre du service », sollicite le 1er responsable du CSDM avant d’ajouter : « Nos expatriés et leurs voisins de Mauritanie et du Sénégal, à travers le monde, ne comprennent pas cette attitude du gouvernement et réclament de toute urgence la réouverture de cet aéroport ».
Sans tabou, le CSDM considère le combat de la jeunesse de Kayes légitime et lui apporte tout son soutien. « Au regard de tout ceci, le CSDM, organisation de la diaspora, soutient fermement ce mouvement de protestation et réclame un désenclavement total de la région de Kayes par la construction immédiate de la route Bamako-Dakar, jusqu’à Diboli », laisse-t-il entendre. Comme les jeunes de Kayes, le CSDM réclame et exige la reprise du trafic du chemin de fer, en tant que poumon économique des villes et villages au bord du rail. Ce n’est pas tout, il réclame l’ouverture, sans délai, de l’aéroport Kayes Dag-Dag, pour faciliter le retour de nos expatriés dans leurs terroirs d’origine.
Boureima Guindo
Source : LE PAYS