Les députés face à une responsabilité historique ce vendredi : Sauver la République … !
Pour la première fois dans l’histoire de la démocratie malienne, les députés de la majorité et ceux de l’opposition ont déposé, main dans la main, une motion de censure contre le gouvernement. Le vote pour le départ ou non du gouvernement Soumeylou Boubeye Maiga est prévu pour ce matin. Le peuple malien et tout le reste du monde sont impatients de connaitre le gagnant de ce bras de fer entre les pouvoirs législatif et exécutif. La décision qui sera prise sera historique.
Le bras de fer entre les pouvoirs exécutif et législatif est lancé. Ce sont les résultats qui sont attendus aujourd’hui. En effet, les députés de l’opposition et de la majorité présidentielle ont déposé une motion de censure contre le gouvernement Soumeylou Boubeye Maiga le mercredi 17 avril 2019. Cela est la première dans l’histoire de la démocratie malienne.
Le vote de cette motion de censure qui sera probablement soutenu par plus d’une centaine de députés sur les 147 élus se fera dans quelques heures. Le peuple malien et tout le reste du monde sont pressés de connaitre le résultat, le gagnant entre l’exécutif et le législatif. Dans la capitale malienne, tous les deux sont inquiets. Même si certains estiment que la motion va passer, d’autres doutent de la sincérité de certains élus de la nation.
A l’assemblée nationale, nous avons échangé avec le président par intérim du groupe parlementaire VRD, l’honorable Amadou Maiga qui a espoir que cette motion passera. Pour lui, il n’y a pas lieu de s’inquiéter en ce qui concerne la victoire du OUI. « Il n’y a pas d’inquiétude à notre niveau. Ce que je peux vous dire : c’est inédit de voir la majorité et l’opposition, main dans la main, déposer une censure. Cela prouve à suffisance que ce gouvernement ne peut plus gérer les problèmes de ce pays », nous confie l’élu de Douentza. Pour lui, il avait seulement besoin de 15 signatures pour le dépôt de la motion mais ce chiffre est largement dépassé. Des dizaines de signatures ont été enregistrées selon lui.
Se prononçant sur le nombre de votants exigé pour la victoire du OUI, l’honorable Amadou Maiga affirme : « Sur les 147 députés, il faut 98 votants, les 2/3 ».
En plus de l’élu de l’URD, l’honorable Moussa Timbiné, député RPM en commune V du district de Bamako a expliqué les raisons pour lesquelles il faut soutenir cette motion de censure. « Pour résoudre les crises, il serait bien d’aller vers une motion pour vraiment changer de gouvernement. Cela ne veut pas dire que nous sommes contre Boubeye ou le président », explique-t-il. Selon le 1er vice-président de l’Assemblée nationale, tout ce qu’il faut prioriser, c’est le Mali. Le président du mouvement des jeunes du RPM affirme que le soutien à cette motion de censure ne veut pas dire qu’ils ne sont pas en phase avec IBK.
Il est aussi important de rappeler que le dépôt de cette motion de censure a provoqué une panique au niveau de l’exécutif. Le conseil des Ministres qui était présidé par le président de la république aurait été écourté. Aucun communiqué n’a été publié dans la nuit comme à l’accoutumée.
Au niveau de la société civile et des partis politiques, les appels pour le soutien à apporter à cette motion contre le gouvernement SBM ont commencé depuis mercredi. Les jeunes annoncent un regroupement devant l’Assemblée nationale du Mali à l’heure du vote, d’autres proposent le monument de l’Indépendance en lieu et place de l’Assemblée. La motion de censure déposée par les députés de la majorité et de l’opposition montre l’échec patent du gouvernement dans un premier temps. Dans un second temps, elle est synonyme d’une avancée de la démocratie malienne.
En tout cas, la décision qui sera prise à l’assemblée nationale du Mali aujourd’hui sera historique. Si elle passe, l’assemblée nationale pourrait être crédible aux yeux des Maliens qui n’ont aucune confiance aux députés. Elle pourrait aussi être un conseil pour le prochain gouvernement de bien travailler pour ne pas vivre le même sort que celui-ci.
L’échappatoire ‘’ c’est-à-dire le NON majoritaire’’, cette hypothèse peu probable, au cas où elle se réaliserait, le pays tombera directement dans une crise profonde car le lot des contestataires contre la gouvernance actuelle se grossira à travers l’entrée même du parti (RPM) du Président. IBK et son PM auront du mal à gouverner et le Mali sombrera. Au regard de la situation actuelle du pays, les députés sont face à une responsabilité : Sauver la République ou la laisser sombrer !
Boureima Guindo
Source : www.lepays.ml