MONDE

Les violences commises entre le 16 et le 18 décembre en RDC : Un nouveau dossier de crime contre l’humanité ?

Les conclusions d’une mission d’enquête spéciale du haut-commissariat des Nations unies aux  droits de l’homme sur le territoire de Yumbi, dans la province de mai-Dombe à l’ouest de la RDC, ont indiqué que les violences commises durant cette période  de mi-décembre dernière  pourraient constitués des crimes contre l’humanité. Ce constat a été fait dans un communiqué par Michelle Bachelet, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.

Selon la cellule d’information des nations unies, au moins 535 personnes ont été tuées et 111 autres blessées à  Yumbi, Bongende et Nkolo II. Le nombre réel de victimes serait probablement plus élevé selon ONU info, car l’équipe d’enquêteurs n’a pas pu se rendre au camp Nbanzi  où des attaques auraient été rapportées et de nombreux corps ont été vraisemblablement jetés dans le fleuve Congo. Selon l’ONU, près de 20.000 personnes auraient été déplacées à cause de ces  violences, dont 16.000 uniquement en République du Congo voisine, sans également  compter le nombre de personnes portées disparues dont le nombre reste impossible à déterminer selon les Nations unies. Il est également constaté à travers ce rapport que près d’un millier de bâtiments ont été détruits ou pillés,  dont les maisons d’habitation ainsi que des églises, des écoles et des centres de santé. Le bureau de la commission électorale nationale  indépendante (Ceni) fait également  partie des bâtiments détruits. Ce communiqué du haut-commissariat des Nations unies  aux droits de l’homme  indique: « L’enquête a conclu que les crimes répertoriés à Yumbi pouvaient constituer des crimes contre l’humanité, de meurtre, de tortures, de viols et d’autres formes de violences sexuelles, ainsi que de persécutions ». La  haut-commissaire des Nations unies aux droits  de l’homme, Michelle Bachelet, a appelé les plus hautes autorités à  prendre toutes les dispositions pour que justice soit rendue dans cette affaire : « Il est essentiel de veiller à ce que les sauteurs soient punis, et les nombreux femmes, enfants et hommes victimes de ces terribles violences obtiennent justice et assistance », a-t-elle déclaré, avant d’appeler le gouvernement à établir un dialogue entre les deux communautés, Banunu et Batende : « Un processus indispensable pour apaiser les conflits intercommunautaires et prévenir de nouvelles violences ». Selon le rapport des Nations unies, c’est à cause du manque d’une véritable action de prévention et de sécurité  du gouvernement qui a donné lieu à ces  violences commises sur le territoire de Yumbi. Un conflit qui est parti d’une histoire remontant à l’enterrement d’un chef coutumier Banunu, suivi des schémas remarquablement similaires. Violences caractérisées par des attaques avec des armes à feu dont des fusils de chasse, des machettes, d’arcs, de flèches et d’essences. Les victimes ont été attaquées dans la rue lorsqu’elles tentaient de fuir  et également chez elles. Leila Zerrougui, représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies, quant à elle, appelle à l’instauration urgente de l’autorité de l’État sur le territoire de Yumbi et la création des conditions de retour sûr et volontaire des personnes déplacées.

ISSA DJIGUIBA 

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