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L’incurable apathie du peuple malien : Pourquoi ne pas le dire ?

Du jamais vu dans l’histoire de la démocratie malienne. Violation sur violation,  contestation sur contestations,  carnages sur carnages…que reste-t-il de plus au Mali ? Cette crise malienne qui date de 2012 a fini par mettre le pays dans le chaos. Mais comme disait le capitaine Thomas Sankara : « L’esclave qui n’assume pas sa révolte ne mérite pas qu’on s’apitoie sur son sort ». Jamais ce qui se passe au Mali ne saurait être imposable ou enduré par le peuple d’un autre État démocratique sérieux. Mais face à l’inertie des Maliens, en plus du nord, le centre brule et le sud  est menacé.

A l’analyse de la situation de notre pays, on s’interroge si le Mali appartient à son peuple comme moult personnes en pensent  aujourd’hui. Car, depuis le renversement du régime de l’ex-président Amadou Toumani Touré  en 2012, la situation du pays s’envenime de jour en jour. De cette année à nos jours, aucune organisation nationale ou internationale ne peut dire avec certitude le nombre exact des morts d’hommes que cette crise a malheureusement occasionné. Chacun, à sa manière, tente de diffuser les informations reçues de part et d’autre.

Le régime actuel fait sa politique d’Autriche faisant comme s’il n’est au courant de rien alors que rien ne se passe à son insu. De nos jours, au Mali, Kidal est un sens interdit pour les  FAMAs parce qu’elles ne peuvent pas s’y rendre. Pire, la vision et le sens d’analyse du peuple sont aussi fourvoyés de toute réalité avec des atrocités incommensurables au centre. La situation est très critique et va de soi que chaque Malien et Malienne s’assume face à l’histoire, car, comment admettre  la destruction de plus des  centaines de greniers des paisibles citoyens du pays dogon en 2 ans. Ces citoyens sont à leur troisième année consécutive sans pouvoir travailler leurs champs. Ils sont- victimes des incendies de leurs motos, du vol d’animaux. Pis, c’est la famine qui guette les populations de cette zone.

 Le pire dans tout ça, c’est que ces problèmes meurtriers se passent en  longueur de journée pendant qu’au Mali environ 14.000 agents de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations-Unies au Mali pour la Paix (MINUSMA) en plus du près des 3.000 agents de la Barkhane française se trouvent présents pour des actions d’interpositions et autres entre les rebelles et les militaires du Mali. Au-delà  de la paralysie du volet sécuritaire, nul n’ignore le blocage du système éducatif, et la crise financière …

Face à tous ces maux, les Maliens font comme si rien de grave ne se passe. Les règles démocratiques sont bafouées au vu et au su de tous. Le droit à l’éducation pour tous les enfants a été violé. La sécurité des populations n’est pas assurée et chaque jour, des citoyens maliens sont tués par les forces du mal.

Au lieu que le peuple se lève pour exiger la vérité et réclamer l’arrestation de ceux et celles qui contribuent à la recrudescence de cette crise, chacun préfère plutôt  dire ses vérités à la maison et dans les petits grins. La preuve est que toutes les couches du Mali sont scindées à tel point que le pays manque de société civile capable de mobiliser et d’imposer la volonté du peuple aux gouvernants. N’eut été les deux sorties initiées par le président du haut conseil islamique, Mohamoud Dicko,  à savoir son grand rassemblement qui a eu lieu au stade du 26 mars le 10 février dernier et celle du 5 avril courant, Bamako n’a connu aucune mobilisation allant dans le sens d’une vision patriotique commune.

Le peuple malien doit pleinement jouer son rôle. Il doit sortir de son silence.

Mamadou Diarra

Source : www.lepays.ml

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