Manifestations au Soudan : Un appel à la démission du président El-Béchir
Depuis le mois de décembre, le Soudan est secoué par des contestations provoquées par la cherté de la vie. Au fil du temps, ce mouvement a pris de l’ampleur et a pris d’autres proportions allant jusqu’à réclamer le départ du président Omar el-Béchir. Le peuple demande sa démission. Le vendredi dernier, le leader de l’opposition Sadek Al-Mahdi a appelé la population à se rassembler massivement le samedi, jour d’anniversaire du renversement du militaire de Jaafar al-alnimeiri en 1985 au Soudan pour exiger la démission du président el-Béchir Sadek al-Mahdi est le dirigeant du principal parti de l’opposition soudanaise Al-Oumma et fer-de-lance du mouvement de contestation regroupant les partis d’opposition et association des professionnels soudanais (APS). Président démocratiquement élu au Soudan après le régime militaire de Jaafar al-Nimeiri en 1985, Sadek Al-Mahdi a été lui aussi chassé du pouvoir par le coup d’État fomenté en 1989 par le président Béchir. Forcé à l’exil depuis le coup d’État, M. Mahdi ne revient dans son pays que le 19 décembre dernier, le premier jour du mouvement de contestation inédit. Le vendredi, jour de la grande prière hebdomadaire musulmane, le dirigeant d’Al-Oumma a lancé un appel à la population : « j’appelle le président Béchir à démissionner, à dissoudre toutes les institutions constitutionnelles et à former un conseil de 25 membres pour gouverner le pays » a-t-il déclaré alors qu’une petite manifestation à l’extérieur de la mosquée où s’était exprimé l’opposant Mahdi se tenait. Une manifestation qui avait été dispersée par des gaz lacrymogènes de la police. Suite à cela, le président Omar El-Bechi a donc rencontré à Khartoum, des alliés politiques et des membres de groupes de la société civile au cours de laquelle il dira : « Il faut que nous instaurions un dialogue avec notre jeunesse, nous devons aller à sa rencontre », avant d’ajouter que « nous devons instaurer un dialogue pour définir comment le pays peut être gouverné aujourd’hui et à l’avenir ». Le 22 février, le chef de l’État a décrété l’état d’urgence dans tout le pays pour tenter de juguler ce mouvement de protestation causé ces dernières années par l’augmentation des prix de la nourriture et des pénuries de carburant et de devise étrangère. L’ONG Human Rights watch évoque un bilan de 51 personnes mortes depuis le début des contestations, contrairement aux chiffres officiels donnés par les responsables qui font état de 31 victimes. Plusieurs manifestants ont été également arrêtés, selon jeune Afrique, pour avoir participé à des rassemblements non autorisés.
ISSA DJIGUIBA
Source : www.lepays.ml