Mauritanie – Nioro du Sahel : l’agonie des opérateurs économiques en plus des énormes manques à gagner pour l’Etat
Depuis belle lurette, Nioro du Sahel bénéficie le privilège d’être totalement exempte des droits et taxes douanières grâce au rang dignitaire de la famille Chérifienne. Mais cette situation en plus des énormes manques à gagner pour l’Etat demeure une épine sous le pied de beaucoup d’opérateurs économiques Maliens. Cette situation tue à petit feu ceux qui marchandent les produits de consommation.
Nioro du Sahel, de par sa position géographique fait frontière avec la République Islamique de Mauritanie. Grace à la considération pour le rang dignitaire de la famille Chérifienne qui a sans doute aussi des ramifications de part et d’autres de la frontière, la zone de Nioro du Sahel est exempte de beaucoup de droits taxes douanières depuis plusieurs décennies. Un énorme manque à gagner pour l’Etat, surtout dans les circonstances actuelles de crise sociopolitique du Mali qui a négativement impacté sur l’économie nationale du pays. Certains régimes dont celui du défunt président Ibrahim Boubacar Keita avait tenté tant bien que mal à mettre un garrot à cette aubaine qui au-delà de son impact négatif sur le trésor public constitue également une menace forte sur l’activité des autres opérateurs économiques, surtout ceux évoluent dans les produits de consommation tels que le sucre, l’huile, la farine, le lait, les pâtes alimentaires etc.
Il faut reconnaître que ceux qui bénéficient de ce privilège s’adonnent à une sorte de concurrence déloyale vis-à-vis d’autres opérateurs économiques qui s’acquittent régulièrement de tous leurs droits au niveau des douanes et des impôts. Une situation qui ne saurait durer éternellement d’où l’importance pour les décideurs actuels du pays de profiter du processus de la refondation de l’Etat en cours pour mettre tous les citoyens du Mali sur un même pied d’égalité. Des mesures qui permettront par ricochet d’avoir un œil vigilant sur tout ce qui entre et sort par cette zone frontalière du Mali, surtout en cette période de crise sécuritaire dans le pays pour éviter d’autres risques de la contrebande.
Il n’est pas nécessaire de rappeler que des individus malintentionnés exploitent toutes les opportunités pour s’adonner aux trafics illégaux d’armes de guerre et de munitions, de la drogue et d’autres types de produits de la criminalité transfrontalière.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS