Menace d’intervention militaire au Niger : Vladimir Poutine pour un règlement pacifique de la crise
Sur la situation du Niger, l’homme fort de la fédération de la Russie, Vladimir Poutine a enfin clarifié sa position à Assimi Goïta, président de la transition malienne. Une annonce intervenue après la prise d’une batterie de sanctions économiques et financières, imposées aux Nigériens par la CEDEAO à la suite du coup d’Etat survenu le mois de juillet dernier contre Mohamed Bazoum.
Au-delà des sanctions asphyxiant présentement la Nation nigérienne, des concertations sont censées se poursuivre entre les chefs d’état-major de la CEDEAO en vue d’une éventuelle intervention militaire visant à rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays. L’ultimatum donné aux militaires nigériens par les Chefs d’Etats et de Gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Oust a pris fin. Ayant réussi à renverser, le mois de juillet dernier, Mohamed Bazoum, les militaires n’avaient que 15 jours pour remettre le pouvoir au Président malheureux et retourner dans les casernes. Un songe de la CEDEAO qui, de plus en plus, peine à se concrétiser. Alors que cette prise du pouvoir par le général Abdourahamane Tchiani et ses frères d’armes, non moins chef de la Garde présidentielle reste condamnée par l’Union Africaine et tant d’autres pays comme la France et les Etats-Unis, elle a néanmoins fait l’objet d’appréciation et de soutien pour des pays comme le Mali, le Burkina Faso et la Guinée Conakry du colonel Mamadi Doumbouya. A la différence du Mali et du Burkina qui ont officiellement pris l’engagement d’intervenir en cas d’option militaire de la CEDEAO au Niger, le président de la fédération de la Russie a choisi, quant à lui, la pacification de la situation prévalant dans ce pays en proie à l’insécurité grandissante. Il l’a clairement exprimé à travers un appel téléphonique qui a eu lieu, le mardi 15 août dernier, entre lui et le président de la transition malienne. L’information a été véhiculée à travers un tweet du colonel Goïta. « J’ai eu un entretien téléphonique avec le Président Poutine. Nous avons évoqué la situation du Niger ». « Il a souligné l’importance d’un règlement pacifique de la situation pour un sahel plus stable », rapporte Assimi Goïta. De nos jours, nombreux sont ces observateurs qui demeurent persuadés que la junte nigérienne fonde, tout comme le Mali et le Burkina, son espoir sur les Russes pour l’aboutissement de cette nouvelle lutte. Avec l’annonce de la position russe, la question se pose à savoir si le Mali et le Burkina ne mettront pas un peu d’eau de leur vin.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS