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Mesner Tchinang, auteur de L’Afrique face au débat du nucléaire : « L’énergie est le moteur de tout développement »

Dans son ouvrage, « L’Afrique face au débat du nucléaire », publié chez l’Harmattan en 2019 et composé de 284 pages, Mesner Tchinang lie le sous-développement de l’Afrique à la non-prise en compte des potentialités énergétiques de ce continent. Il recommande de se tourner vers l’électronucléaire pour l’émergence du continent africain.

« Plusieurs décennies après les indépendances, l’Afrique tarde toujours à émerger ; la misère et la pauvreté sont enracinées sur ce continent, les différents modèles de développement appliqués jusqu’ici n’ont pas fonctionné ». C’est par cette explication que commence cet ouvrage sans nul autre pareil. L’auteur nous fait comprendre que le sous-développement de l’Afrique reste tributaire au « déficit de production d’énergie électrique ».  À ses dires, l’Afrique regorge de  plusieurs potentialités énergétiques, mais la plus promotrice, selon lui,  est l’atome d’uranium. 

« Notre réflexion est basée sur la défense des avantages que constitue l’énergie nucléaire pour atteindre de nos jours une bonne croissance économique, et dans un bref délai en Afrique », promet-il avant d’indiquer : « L’énergie est le moteur de tout développement, il faut dire que l’essentiel des conflits dans le monde porte sur la conquête ou la conservation des ressources énergétiques ». À l’en croire, c’est ce qui explique pourquoi l’Afrique doit se tourner vers la production énergétique en combinant l’efficacité énergétique et le coefficient de pollution des sources énergétiques.

L’auteur va plus loin en martelant que toute volonté à l’émergence doit se manifester par la réalisation d’infrastructures routières, ferroviaires, maritimes et aériennes.  M. Tchinang, en économiste avéré, demande la mise à profit de la population africaine qui est composée dans sa majorité de jeunes.  « Les états africains doivent mettre en place des mécanismes et politiques pour transformer cette croissance démographique en croissance économique », recommande-t-il avant de demander  à mettre au centre des préoccupations les problèmes de chômage et d’emploi, car « Il n’y a rien de plus explosif et déstabilisateur qu’une jeunesse désœuvrée et sans espoir ».  Il recommande à ce titre la mise en place de mécanismes d’aide aux jeunes. 

Pour l’émergence du continent africain, l’auteur propose également des mesures pour l’organisation et la tenue des élections parmi lesquelles la transparence, la liberté, etc.  « Des institutions politiques fortes garantissent une stabilité politique et une paix intérieure indispensables à toute émancipation économique ; la stabilité rassure les investisseurs, encourage les entrepreneurs et met en confiance les consommateurs… », indique-t-il. La bonne organisation des alternances en limitant les mandats présidentiels à quatre ou cinq ans est au centre des réflexions de l’auteur qui préconise plusieurs mesures dans ce sens.

Parlant du domaine de l’énergie, Tchinang fait comprendre toute la richesse énergétique du sous-sol africain, notamment en hydroélectricité, solaire, biomasse, bioénergie, éolien, tectonique, etc.  Il fait rappeler une étude de la Banque Mondiale en 2014 selon laquelle deux Africains sur trois n’ont pas accès à l’énergie. À l’en croire, cela entrave le développement économique. Il recommande que des efforts soient fournis pour éviter que ce nombre ne passe pas de 590 millions en 2013 à 655 millions en 2030.

Ainsi, il incite les Africains à aller vers les centrales électronucléaires. « Au lieu d’investir sur près de cinq centrales à base des énergies nouvelles et renouvelables pour obtenir une capacité de production de 1000 MW, il serait plutôt bénéfique d’investir sur une centrale électronucléaire dont un seul réacteur possède une capacité moyenne de production de 1500 MW », recommande-t-il.  Sur cette question du nucléaire, l’auteur ne tarit pas à rassurer les populations en les invitant à ne pas céder aux différentes manipulations dans ce domaine. C’est dans ce cadre qu’il écrit dans ce livre phare : « Nous pensons et nous disons que les centrales électronucléaires ne sont pas interdites, mais plutôt l’enrichissement du nucléaire à plus de 3% à des fins militaires… » À l’en croire, le nucléaire apporte une réponse adéquate aux grands défis de ce 21e siècle en Afrique. Dans son exposé, l’auteur montre les derniers développements du nucléaire.

Fousseni TOGOLA

Source : LE PAYS

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