OPINION : L’agitation frénétique de Aliou Boubacar Diallo
Au moment où le Mali tout entier avait l’œil rivé sur l’hôtel Salam qui abritait les pourparlers M5-RFP/CEDEAO, guettant la plus petite nouvelle, c’est Aliou Boubacar Diallo (encore lui) qui vient inonder les réseaux avec sa propre publicité. Le Fondateur de ADP Maliba affiche son air le plus masqué aux côtés de Goodluck Jonathan et affirme qu’il était venu lui proposer ses solutions de sortie de crise. Rien moins que ça !
Cet énième épisode d’auto-glorification après la sortie calamiteuse saluant l’élection de Moussa Timbiné (un Dogon) au Perchoir pour équilibrer la présence de Boubou Cissé (un Peul) à la Primature, après la création du Club des députés du peuple, une opération de sauvetage de son mandat et de ses camarades, après une adhésion opportuniste à la majorité présidentielle et une sortie tout aussi calculée de cette coalition, il est temps de se pencher sur le cas de ce Monsieur qui expérimente dans le champ politique tout ce qu’il fut dans le monde des affaires, à savoir un faiseur de bruit (une communication à outrance) pour des résultats plus que mitigés pour rester dans l’euphémisme.
En 2018, après avoir longtemps joué le marionnettiste de ADP Maliba, qu’il avait fondé, Aliou Boubacar Diallo est descendu lui-même dans l’arène pour être candidat à la présidentielle. Avec le soutien du chérif Bouyé de Nioro, il obtint une honorable 3ème place à l’arrivée. Sans craindre d’être déloyal, il décida au second tour “courageusement” de s’abstenir quand le marabout de Nioro appelait sans ambiguïté à voter Soumaïla Cissé et que lui-même même pendant la campagne avait brocardé sur tous les tons le bilan du président-sortant. En réalité, le célèbre “opérateur minier” jouait en sourdine la victoire de IBK pour dealer ensuite avec le pouvoir pour mille raisons qui entourent sa sortie mystérieuse des affaires pour entrer en politique. Sa jonction avec la Majorité présidentielle n’a donc rien d’un hasard, c’est le fruit d’une patiente construction d’un homme qui n’a ni la fortune ni le succès qu’il revendique mais demeure diablement intelligent.
Aliou Boubacar Diallo doit savoir que c’est tout ce faux-jeux que la crise actuelle veut solder. Sinon comment comprendre qu’un président plébiscité, il y à peine deux ans, ne puisse faire le plein de partisans dans un petit pavillon des sports de 6000 places ?
2018 n’est que l’écume d’une vague qui s’est nourrie de l’échec du premier mandat de IBK, puis du vol du scrutin présidentiel de 2018.
Aliou Boubacar Diallo aurait gagné en crédibilité à ne pas s’engager dans cette aventure IBK avant de venir jouer les pompiers. Il donna même l’illusion d’être un homme du changement en livrant un combat féroce contre le jeune député Thiam révélé à la faveur du Mouvement Antè Abana, puis récupéré par Soumeylou Boubeye Maïga dans ses manœuvres de déstabilisation pour entrer au gouvernement. On a tous compris que le courroux du fondateur de ADP Maliba n’était pas le cap pris par son protégé mais la lumière qu’il absorbait et la renommée naissante au point de faire de l’ombre au “baobab”. Tout le cheminement de ABD a fini de faire la preuve de cet indécent “ôté-toi que je m’y mette”!
Tout ce rappel pour dire à Aliou Boubacar Diallo de cesser de frétiller, d’arrêter ses sauts de cabri, pour parler comme De Gaulle, avec ses fameuses “solutions de sortie de crise” dont tout le monde se fout royalement !
Son intelligence l’autorise à concourir pour le statut de “8ème Merveille du Monde” mais qu’il laisse le M5-RFP s’occuper de sa gestion de crise et ne pas parasiter ses actions par des visites inopportunes à l’heure du laitier chez l’envoyé spécial de la CEDEAO Goodluck Jonathan, sans oublier au passage une jolie photo d’auto-promotion. Petite parenthèse, à aucun moment, pendant les trois rencontres avec le M5, le médiateur n’a jamais fait allusion à son nom ni à ses solutions. Petite leçon gratuite de modestie !
Gaoussou Coulibaly