Pays dogon : la nouvelle stratégie des djihadistes contre les paysans
Terroriser les paysans dans leurs champs et brûler leurs récoltes. Voilà la nouvelle stratégie des obscurantistes contre les paysans au pays dogon. Plusieurs villages des cercles de Bandiagara, Bankass et Koro en ont déjà été victimes.
Après avoir causé la mort des centaines de paisibles populations, après les avoir asphyxiées financièrement, tourné dos à dos les communautés, les forces du mal sont en train de créer dangereusement la famine au pays dogon. Depuis deux semaines, elles ont adopté une nouvelle stratégie, la pire d’ailleurs : chasser avec armes les paysans de leurs champs et brûler leurs récoltes. Cette autre façon de tuer les populations s’est répétée dans le cercle de Bandiagara la semaine dernière. « Les djihadistes viennent de mettre le feu dans des champs de paysans à Kassa dans le cercle de Bandiagara », nous a confié une source locale quelques heures après l’incident. C’était le vendredi dernier. La même source a précisé que c’est après l’échec de leur tentative d’attaquer le village de Kassa que les djihadistes, en partant, ont brûlé la récolte des pauvres paysans. Les forces du mal semblent créer la terreur chez les populations de ce village. « Nous sommes sous embargo. On voit nos récoltes brûler. Nous voyons la fumée, mais on ne peut pas sortir », informe un autre habitant de Kassa.
Quelques jours avant, les populations de Habaye, un village burkinabé essentiellement habité par les Dogons, ont été victimes de cette nouvelle stratégie dangereuse des djihadistes. Les images des récoltes incendiées dans ce village ont fait le tour des réseaux sociaux. Le village de Orowaran dans la commune bondo, cercle de Koro en a aussi été victime.
Cette énième stratégie des forces obscurantistes consiste à affamer les populations. Les agriculteurs qui n’arrivent plus à faire le commerce depuis le début de cette crise, comment vont-ils vivre quand on brûle le peu de leur récolte ? Impossible ! Ces populations ne doivent pas être laissées pour compte. L’État doit assumer sa responsabilité, celle de protéger les populations et leurs biens. Il doit sévir contre ces forces hostiles à la paix et au vivre ensemble. Des mesures urgentes doivent être prises pour qu’un autre village ne soit pas victime de cette nouvelle stratégie des djihadistes.
Il faut rappeler que plusieurs villages ont été vidés de leurs populations, la semaine dernière, dans la commune de Doucombo dans le cercle de Bandiagara. Ces villages sont, entre autres, Deguémbéré, Golo Kanda, Tille Kanda et hameaux (Omolou Bomo et Ondon San).
Boureima Guindo
Source : LE PAYS