PROCÈS DU MASSACRE DU 28 SEPTEMBRE EN GUINÉE : La représentation parfaite de la formation des chefs de guerre capables de toutes sortes d’exactions…
Avec un tel procès actuellement en République de Guinée sur les massacres du 28 septembre, nous avons la représentation parfaite d’un cas de figure qui démontre à quel point nos États forment des chefs de guerre capables de toutes sortes d’exactions, d’abus sur des civils, voire même de massacres pour le compte généralement de révoltes civilo-militaire, se soldant par du chantage et une chasse à l’homme dans l’objectif de trouver les moyens de répression pour se maintenir à la tête de l’Etat, avec ce qui est abusivement appelé “l’homme fort du moment “.
Les parents, les amis, la famille amicale, les compagnons d’armes et les instigateurs du coup d’Etat qui les a conduits à la tête de l’Etat forment l’essentiel de la nouvelle configuration dite de révolution civilo-militaire qui se tablera directement vers la quête d’une légitimité populaire avec la violence sous toutes ses formes comme option. L’Etat devient une passoire et tous les privilèges publics à ” l’homme fort du moment ” qui garantit son cercle militaire en attendant un autre coup d’Etat ou de trahison étatique entre frères d’armes. Il ressort également de l’expérience commune à la sous-région que tous les procès engagés contre des militaires putschistes et responsables d’exactions ou de carnages finissent par le pardon national et la réconciliation nationale octroyés par d’autres militaires d’un autre coup d’Etat avec grâce présidentielle aux mêmes bourreaux de la veille. Comme dans d’autres cas ou tout un régime de transition peut sauter pour des raisons de mécontentement d’un soldat putschiste. Avec de tels scénarios du chaos, il est aisé de se demander pourquoi les pays occidentaux hésitent très souvent à doter nos armées de certains types d’armes. Parce qu’en Afrique l’ennemi, c’est celui qui tire la sonnette d’alarme. On tue, on saccage les institutions de la République, en attendant un autre jour pour un nouveau recommencement dans des pays demeurant dans l’éternel recommencement depuis l’époque à laquelle ils ont voulu se franchir de leur propre esclavage volontaire. Qui doit nous gouverner et pourquoi ?
Touré Abdoul Karim