Propos polémiques sur l’esclavage : Christine Angot présente ses excuses
Christine Angot «regrette» de ne «pas avoir su trouver les mots» après que sa comparaison entre la Shoah et l’esclavage sur le plateau d’«On n’est pas couché» samedi a provoqué une polémique.
Comme presque chaque semaine, l’émission «On n’est pas couché» a alimenté les débats sur les réseaux sociaux après sa diffusion samedi 1 juin. Cette fois-ci, ce n’est pas un clash qui a déclenché la polémique, mais les propos de Christine Angot sur l’esclavage. En discutant avec Franz-Olivier Giesbert de son dernier livre «Le Schmock», qui se déroule en Bavière sous l’Allemagne nazie, l’écrivaine a d’abord évoqué ce qu’elle qualifie de «concurrence des mémoires». «A force de vouloir indifférencier les uns et les autres, et bien ça conduit à l’indifférence de ce qu’a vécu un groupe de personnes ou une personne en particulier», a-t-elle estimé avant de faire une comparaison entre la Shoah et l’esclavage qui a fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux et qui a fait l’objet de 900 signalements au CSA selon «L’Express». «En parlant de camp de concentration ou de camp d’extermination, ça met l’accent sur le fait que le but avec les juifs pendant la guerre, ça a bien été de les exterminer, c’est-à-dire de les tuer et ça introduit par exemple une différence fondamentale alors qu’on veut confondre avec par exemple l’esclavage des noirs envoyés aux Etats-Unis ou ailleurs où c’était exactement le contraire, c’est-à-dire l’idée c’était qu’ils soient en bonne forme, en bonne santé pour pouvoir les vendre et pour qu’ils soient commercialisables», a-t-elle ajouté avant d’affirmer que «non, ce n’est pas vrai que les traumatismes sont les mêmes, ce n’est pas vrai que les souffrances infligées aux peuples sont les mêmes et c’est bien pour cela que l’on doit être attentifs, chaque fois aux détails, à la particularité».
“Mon travail est de me faire comprendre. Je m’excuse d’y avoir échoué”
Face au tollé provoqué par sa déclaration, Christine Angot a présenté ses excuses dans un communiqué. «Je regrette de ne pas avoir réussi à me faire comprendre dans l’émission du 1er juin et d’avoir blessé par mes propos. Mon intention était à l’opposé», explique-t-elle. «J’ai voulu rapprocher les deux crimes contre l’humanité que sont l’esclavage et la Shoah, tout en prenant soin de spécifier la différence fondamentale de méthode dans la déshumanisation, d’un côté exterminer les personnes, de l’autre leur retirer leur humanité pour en faire des objets de commerce qu’on achète et qu’on vend. L’expression “en bonne santé” était cependant absurde», a-t-elle encore reconnu, avant de préciser qu’elle considérait qu’«indifférencier les souffrances infligées par ces crimes me paraît dangereux. L’indifférenciation pouvant conduire à l’indifférence».
La femme de lettres «regrette» encore de ne pas avoir «su trouver les mots» pour exprimer sa pensée avant de conclure : «Mon travail est de me faire comprendre. Je m’excuse d’y avoir échoué. Il me tenait à cœur d’éloigner la concurrence victimaire dont certains jouent».
“On n’est pas couché” abandonne son duo d’intervieweurs
Laurent Ruquier, qui a pris la défense de la chroniqueuse, a fait savoir mardi qu’elle ne serait pas reconduite pour la prochaine saison d’«On n’est pas couché», tout comme Charles Consigny qui a annoncé lundi qu’il jetait l’éponge pour se consacrer à son métier d’avocat. Contactée par l’AFP, la production de l’émission de France 2 a assuré que le départ de Christine Angot n’était pas lié à la polémique et qu’il avait été décidé avant. Pour la prochaine saison, la 14ème, le talk-show de France 2 abandonne le duo de chroniqueurs et fera intervenir chaque semaine des «journalistes, éditorialistes ou témoins de l’actualité» différents.
Source : PARIS MATCH