Sortie de crise au Mali : APM-MALIKO exhorte la CEDEAO à soutenir le peuple
Parallèlement à la grande concertation nationale en cours au Mali pour une transition réussie, beaucoup d’organisations et de partis politiques ne cessent de mener, de leur côté, des réflexions. C’est dans ce cadre que le mercredi 9 septembre dernier, l’Alliance pour le Mali (APM-MALIKO) a organisé une conférence de presse au sein de son siège à l’hippodrome. Au-delà des propositions de sortie de crise, le directoire de l’APM-MALIKO a envoyé une correspondance à la CEDEAO afin que l’organisation sous régionale s’implique davantage dans la gestion du processus de transition au Mali.
Contrairement à beaucoup de partis politiques et organisations de la société civile qui qualifient l’intervention de la CEDEAO d’ingérence étrangère, le parti de l’ex-candidat à la présidentielle de 2018, Modibo Kadjogué estime pour sa part que l’organisation sous régionale est plutôt, une bénédiction pour le Mali.
Le parti a rappelé que la CEDEAO est bien dans son rôle de chercher à imposer les conditions de son protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance, un document reconnu et ratifié par tous les états membres de cette organisation : « La CEDEAO n’est pas contre le Mali », a indiqué le président du parti de Modibo Kadjogué.
Pour lui, il faut que tous les Maliens se réunissent autour de l’essentiel, c’est-à-dire le Mali pour que la CEDEAO fléchisse.
C’est d’ailleurs dans cet ordre d’idée que le parti APM-MALIKO avait adressé une correspondance à la commission de la CEDEAO, en date du 8 septembre 2020, pour solliciter son implication dans la gestion du processus de transition au Mali.
Cette correspondance en qualité de pétition avait notamment pour mission d’édifier la CEDEAO sur les circonstances exactes dans lesquelles est intervenu le renversement de régime, le 18 aout 2020.
APM-Maliko a tenu à préciser que « ce processus a mis fin à une longue et périlleuse crise qui s’est cristallisée autour des élections législatives de mars 2020, suivies d’une série de manifestations et de répression. »
Au-delà desdites élections aussi, dit-il, « il s’agissait d’une réaction massive du peuple malien à une mauvaise gouvernance chronique qui a affecté négativement à la fois le fonctionnement normal des institutions républicaines, la gestion des finances publiques nécessaire à la satisfaction des revendications légitimes des couches sociales laborieuses du pays (enseignants, médecins, magistrats, etc.), ainsi que la sécurité du pays mise à mal par des détournements de toutes formes des deniers destinés à l’équipement de l’armée au front contre le terrorisme. »
Tout en déplorant « des rebellions à chaque 10 ans », l’APM-Maliko a invité à apporter des solutions idoines aux problèmes fondamentaux qui conduisent chaque fois à ce qu’il qualifie de rébellion.
Par conséquent, l’APM-Maliko a exhorté la levée des sanctions économiques infligée sur le Mali suite au coup de force et l’invite à s’arranger du côté du peuple afin de réussir cette transition politique.
Pour lui, cette transition se présente en opportunité pour avoir le consensus sur la gestion du pays, notamment :
Résolution des difficultés liées à la mise en œuvre de certaines dispositions de la constitution de 1992.
Nécessité d’internaliser certaines conventions internationales telle que la cour de compte.
Nécessité d’avoir un large consensus autour des reformes majeurs (loi électorale, contrainte des délais en cas de démission du président de la république et la campagne de second tour de l’élection présidentielle et des députés ainsi que le mode de scrutin, etc.
Sur ce point, l’APM-Maliko souhaite que la communauté internationale accompagne la mise en œuvre de cet accord et se poser en garante pour son exécution correcte.
Une action qui permettra au Mali, selon lui, de recouvrer rapidement sa souveraineté internationale tout en offrant un cadre légal à ses partenaires de le soutenir.
Il a indiqué qu’il permettra également aux autorités de la transition de s’attaquer sereinement aux maux les plus présents comme notamment, la crise du nord et du centre, le mal gouvernance, la crise scolaire, etc.
Par ailleurs, l’APM-Maliko a fait des propositions pour le plan de refondation national en cour au Mali.
De la mesure ou la constitution de 1992 n’avait pas prévu une démission du président de la République en l’absence de l’Assemblée nationale, l’AMP-Maliko sollicite qu’un cadre de concertation urgente soit organisé entre l’armée et toutes les forces vives de la nation afin de trouver un accord de transition inclusive de 3 ans.
Mais, il noté qu’aucun des acteurs choisis pour cette transition ne doit être en mesure être éligible lors des élections prochaines.
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS