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Soudan : Le pouvoir militaire de nouveau dans le viseur de la contestation

Au Soudan, les manifestations anti-coup d’État se poursuivent toujours. Outre les médecins qui ont protestés dimanche 16 janvier, contre les attaques d’hôpitaux par les forces de sécurité pendant les manifestations, la société civile a appelé aussi à descendre à nouveau dans la rue ce lundi 17 janvier pour protester contre le régime militaire alors que les autorités ont retiré, samedi, l’accréditation d’Al Jazeera Mubasher, une des chaines du groupe qatari, rapporte Agence France Presse.

Depuis le putsch du général Abdel Fattah Al-Burhan, le 25 octobre, les manifestations anti-coup d’État se multiplient au Soudan. Par ailleurs, l’homme du pays est à nouveau dans le viseur de la contestation. En effet, les médecins protestent contre des attaques d’hôpitaux, les agriculteurs dénoncent l’augmentation de l’électricité et médias réclament le droit de couvrir la crise au Soudan. Par ailleurs, le pouvoir militaire était de nouveau dimanche 16 janvier dans le viseur de la contestation, rapporte nos confrères de l’AFP.

En effet, ministère de l’Information a dénoncé, samedi, dans une lettre une couverture « non professionnelle » des événements au Soudan sur la chaîne d’Al Jazeera. Pour justifier sa fermeture, le ministère de l’information accuse la chaîne de télévision qatarie d’une couverture médiatique qui « déchire le tissu social soudanais ». Et, ce faisant, « nuit aux intérêts du pays et à sa sécurité nationale ».

Toujours selon le rapport du média français des dizaines de médecins en blouse blanche, ont remis au parquet général de Khartoum, deux rapports sur des attaques contre des blessés, des médecins et des hôpitaux dans la répression tous azimuts des manifestants protestant contre le putsch, le 25 octobre, du chef de l’armée, le général Abdel Fattah Al-Burhan.

Ces informations ont été confirmé l’Organisation mondiale de la santé – OMS, « onze attaques depuis novembre ». « A chaque fois qu’il y a des manifestations, les forces de sécurité tirent des grenades lacrymogènes à l’intérieur même de l’hôpital où je travaille à Khartoum, raconte à l’AFP Houda Ahmed, une praticienne. Elles viennent même nous attaquer jusque dans le service des urgences ». AFP rapporte par ailleurs, que « des blessés ont été sortis de force d’ambulances ou de lits d’hôpitaux et des médecins ont été passés à tabac jusque dans des salles d’opération », affirment régulièrement des médecins.

La société civile a par ailleurs appelé hier, lundi 17 janvier 2022, des nouvelles manifestations pour réclamer le retour d’un régime civil. Cela, malgré la répression qui a fait 64 morts parmi les manifestants et un policier.

La tension sociale s’intensifie dans le pays. Dans le nord du pays, les Soudanais ont également manifesté dimanche contre la cherté de la vie dans l’un des pays les plus pauvres au monde. La semaine dernière, le ministère des finances a annoncé doubler le prix du kilowatt d’électricité mais, face au tollé, le pouvoir militaire a gelé sa décision, indique le rapporte de l’Agence France Presse.

Ibrahim Djitteye

Source : LE PAYS

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