Suspension des opérations de la Banque Mondiale au Mali : Un responsable de l’institution financière dément et apporte des précisions
Après le deuxième coup de force des militaires au Mali, certaines informations circulaient sur les réseaux sociaux faisant état d’une prétendue suspension des opérations des opérations de la Banque Mondiale au Mali. Au lieu de la suspension de l’ensemble des opérations de la Banque monde, il était plutôt question d’une pause temporaire concernant les décaissements de certains responsables de projets.
Selon ce responsable de la plus grande institution financière joint par le quotidien national du Mali, l’Essor, le courrier utilisé pour donner cette « fausse » information a été mis hors de son contexte. Il s’agissait plutôt d’une pause temporaire concernant les décaissements pour les projets que la banque mondiale a tenu à informer de façon confidentielle les coordinateurs au Mali. « Ce n’est pas un communiqué. C’est un e-mail non confidentiel du responsable des opérations adressé aux coordinateurs des projets pour leur annoncer une pause temporaire concernant les décaissements et leur dicter la conduite à observer en la matière le temps d’avoir en face un interlocuteur (ministre de l’Économie et des Finances) pour une reprise normale des activités », a indiqué selon l’Essor le responsable local de la banque mondiale au Mali.
Ce dernier a indiqué que ce courrier a été mis dans d’autres contextes. « Quelqu’un a repris ce courrier, qui a été sorti de son contexte pour faire croire à l’opinion que la Banque mondiale a suspendu ses opérations au Mali, en le mettant sur les réseaux sociaux notamment WhatsApp à cet effet» a souligné ce responsable selon l’Essor, qui déplore des tentatives « éhontées et malsaines de manipulation » de l’opinion visant à faire croire qu’elle a suspendu temporairement ses opérations et sa coopération avec le Mali.
D’ailleurs, il a tenu à rappeler que cette initiative de la plus grande institution financière mondiale qui visait à suspendre momentanément les décaissements avant l’installation d’un interlocuteur direct, n’est pas à sa première fois. A le croire, la même initiative avait été prise suite aux événements d’août 2020 au Mali, et récemment au Tchad après la prise du pouvoir par les militaires après le décès du président Idriss Itno Deby. Le courrier indiquait aussi « qu’il ne s’agit que des mesures temporaires qui, nous l’espérons, n’affecteront pas fondamentalement les efforts louables déployés pour assurer un taux moyen de décaissement satisfaisant pour le compte de l’année fiscale 2021».
A noter que le portefeuille de la Banque au Mali comprend, selon l’Essor, 30 projets actifs évalués à 1,69 milliard de dollars (938,87 milliards de Fcfa), composés de 21 projets nationaux de 1,27 milliard de dollars (environ 699 milliards de Fcfa et neuf projets régionaux de 0,42 milliard de dollars (plus de 231 milliards de Fcfa) avec une taille moyenne de projets de 60,5 millions de dollars (33,61 milliards de Fcfa), une durée moyenne de 4,1 ans.
Sachant que le ratio de décaissement est de 16,9% pour les projets nationaux et 7,3% pour les projets régionaux, le cumul du montant décaissé est estimé à 770 millions de dollars (environ 388,879 milliards de Fcfa).
Issa Djiguiba
Source : LE PAYS