POLITIQUE

Tiebilé Dramé, se prononçant sur les conflits intercommunautaires sur RFI, a déclaré : « Il faut faire, de mon point de vue, un dialogue intracommunautaire et un dialogue intercommunautaire »

Dans une interview qu’il a accordée à la Radio France Internationale (RFI), le nouveau ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, Tiebilé  Dramé, a expliqué les raisons de son entrée dans le gouvernement d’IBK et a répliqué à la déclaration du général  Jean-Bernard Pinatel. Aussi, a-t-il suggéré l’introduction d’un dialogue  intracommunautaire et intercommunautaire pour mettre fin aux conflits communautaires.

Critiqué par certains, mais apprécié par d’autres pour avoir accepté d’entrer dans le gouvernement de celui qu’il a combattu depuis 2013, Tiebilé Dramé surprend les Maliens par son courage en répliquant à certains propos contre le Mali dans une interview qu’il a accordée à RFI.

D’abord, parlant de son entrée dans le gouvernement, il laisse entendre que la situation actuelle du Mali oblige à ce que tout le monde se donne la main pour bâtir ce pays. « Ce sont les réalités maliennes qui ont dicté la nécessité que les fils et les filles du pays se retrouvent. Le président Ibrahim Boubacar Keïta, à partir de la mi-février, a lancé un appel à l’ensemble de l’opposition et à toute la classe politique », a-t-il expliqué.

Tiebilé Dramé se prononce aussi sur l’accord politique du début à la fin. En effet, il affirme que  cet accord politique qui a été initié par le FSD, signé le 2 mai dernier contient une feuille de route qui fixe les balises de l’action du gouvernement dans le cadre de l’accord politique.

A l’en croire, le premier point de cet accord est le prochain dialogue politique national inclusif, au cours duquel il n’y aura aucun sujet tabou. « En vérité, avec cet accord politique de gouvernance, le Mali rentre dans une période de réforme dans le consensus », a-t-il expliqué.

Parlant de sa position avec le président de la République, Tiebilé Dramé reconnait qu’ils se sont combattus  farouchement durant des années. « Nous nous sommes combattus farouchement… Mais aujourd’hui, l’état du pays nécessite que nous nous mettions ensemble. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes tous engagés dans cette dynamique, qui se poursuivra jusqu’au dialogue politique nationale. Je l’espère dans quelques semaines », a-t-il laissé entendre.

Le ministre Tiebilé propose un dialogue intracommunautaire et un dialogue intercommunautaire comme solution aux conflits communautaires

Se prononçant sur les conflits intercommunautaires, le ministre Dramé a été on ne peut plus clair : « Il faut faire, de mon point de vue, un dialogue intracommunautaire et un dialogue intercommunautaire ». Pour lui, ce qu’il faut faire dans l’urgence, c’est de faire baisser le niveau de violence. Et pour cela, il appelle à un accompagnement  de tous les partenaires du Mali, dont la Minusma,  la force Barkhane, la force du G5…

Tiebilé Dramé souhaite l’appropriation nationale de l’Accord d’Alger

Parlant de l’armée malienne, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale affirme qu’elle comporte les segments de toute la nation .Aussi, a-t-il ajouté que  l’accord d’Alger encourage davantage les acteurs maliens, dans leur ensemble, à créer une armée nationale reconstituée, reflétant la diversité de la nation. Pour le ministre Tiebilé, il faut une appropriation nationale de l’Accord d’Alger. « Vous savez, l’accord d’Alger est signé depuis quatre ans, maintenant. Il y a encore quelques difficultés. Je pense que, s’il y a une appropriation nationale, une discussion dans le consensus entre toutes les forces vives du pays, nous pourrons avancer très vite », a expliqué le chef de la diplomatie malienne.

Tiebilé Dramé tacle le général à la retraite, Jean-Bernard Pinatel

Tiebilé Dramé n’a pas fait cadeau au général à la retraite Jean-Bernard Pinatel suite à ses propos sur le Mali et les Maliens. « Je crois qu’il y a beaucoup de faux spécialistes du Sahel et du Mali, qui ont multiplié des déclarations ces dernières semaines dans le but évident de préparer l’opinion à la séparation de certaines contrées, du Mali en particulier », dit-il haut ce que beaucoup pensent  tout bas. Il n’en décolère pas et ajoute : « Je crois que ces faux spécialistes ne connaissent pas l’histoire de ce vieux pays, quand ils prétendent que les Arabes et les Touarègues n’accepteront jamais d’être dirigés par leurs anciens esclaves du Sud, ou alors que les anciens esclaves du Sud ont un comportement particulier vis-à-vis des Arabes et des Touarègues. En vérité, ils ne connaissent pas l’histoire de ce vieux pays ». Très serein, avec une voie bien posée, Tiebilé Dramé continue sa réplique : «  Les vrais connaisseurs de l’histoire du Mali – les « Malianistes » – ne parlent pas comme ces pseudo-spécialistes du Mali et du Sahel. La réalité est ailleurs ». Aussi, a-t-il tenu à préciser qu’à Ouagadougou comme à Alger, les acteurs maliens ont apposé leurs signatures sur les principes cardinaux que sont l’intégrité du territoire national, l’unité nationale du Mali, la forme laïque et républicaine de l’État. Selon Tiebilé Dramé, le combat de ceux qui ont des agendas cachés est perdu d’avance. « Ceux qui veulent préparer l’opinion à l’éclatement du Mali, en vérité, perdent leur temps, parce que les Maliens sont tournés, résolument, vers le relèvement de leur pays. Et tous ensemble, ceux du Nord comme ceux du Sud », a-t-il  dit.

Boureima Guindo

Source : LE PAYS

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