La 9ᵉ édition du Festival Triangle du Balafon a officiellement ouvert ses portes ce jeudi 9 octobre 2025 dans la mythique salle Lamissa Bengaly de Sikasso. Cette cérémonie d’ouverture, riche en couleurs et en symboles, marque le début de trois jours de célébration autour du thème : « Balafon, symbole de la transformation sociale dans un nouvel espace souverain ».
Placée sous le haut patronage du président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, Chef de l’État, la cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Mamou DAFFE, en présence des autorités administratives, politiques, militaires et coutumières, ainsi que de nombreuses délégations venues de plusieurs pays voisins, dont le Burkina Faso, le Niger, la Côte d’Ivoire et la Guinée Conakry.
L’événement a réuni toutes les couches sociales de la cité de Kénédougou : jeunes, anciens, femmes commerçantes et vendeuses de légumes, tous mobilisés pour célébrer cet instrument qui unit les peuples. Le balafon, accompagné de chants et de danses, a rythmé la cérémonie d’ouverture, créant une ambiance de communion culturelle. La salle Lamissa Bengaly a refusé du monde, témoignant de l’attachement des populations de Sikasso à cette fête identitaire.
Dans son mot de bienvenue, Adama Ballo, 4ᵉ adjoint au maire de Sikasso, a salué la ferveur des participants et la continuité de cet événement qui, selon lui, fait partie de l’âme de la région. « Je voudrais magnifier et féliciter tous ceux qui, depuis la première jusqu’à la présente édition, font vivre ce festival. Le Triangle du Balafon, c’est nous ! », a-t-il déclaré. Dans un ton empreint de sagesse et d’humour, il a rappelé la place du balafon dans la culture sénoufo : « Chez nous, un homme normal ne frappe jamais sa femme si elle passe la nuit à danser le balafon… parce que cela fait partie des critères d’un bon mariage ».
Pour Yaya Bamba, président du Conseil régional de Sikasso, ce festival est un outil de cohésion et de développement : « Il n’y a pas de développement durable sans culture. Elle est au cœur de la cohésion sociale, du progrès économique et de la paix », a-t-il souligné, avant de réaffirmer l’engagement du Conseil régional à accompagner toutes les initiatives qui valorisent le patrimoine local.
De son côté, le ministre Mamou DAFFE a rappelé l’importance du balafon dans la symbolique culturelle et spirituelle du Mali. « Le balafon, c’est le serment mythique de toute une société. Il incarne l’harmonie, la diversité et la transformation sociale », a-t-il déclaré. Le ministre a aussi salué la décision du président de la Transition de relancer ce festival après huit ans d’interruption : « Le Triangle du Balafon, c’est une célébration de notre histoire, de notre dignité et de notre souveraineté retrouvée. Nous devons continuer à arroser ensemble l’arbre du balafon avec l’amour, la paix et la compréhension mutuelle ».
La cérémonie d’ouverture a été ponctuée par des prestations artistiques, notamment celle du Koroduga de Sikasso, de l’ensemble instrumental du Recotrade et d’un groupe venu du Niger, pays invité d’honneur de cette édition. Les sons du balafon ont résonné dans toute la salle, porteurs d’un message d’unité et de renaissance culturelle.
Ainsi lancée, cette 9ᵉ édition du Festival Triangle du Balafon promet trois jours d’échanges, de découvertes et de célébration du patrimoine commun du Mali, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire, autour d’un instrument qui transcende les frontières et relie les peuples.
Envoyé spécial Ibrahim Kalifa Djitteye
