Burkina Faso : Une cinquantaine de civils tués à Seytenga
Au Burkina Faso, au moins cinquante civils sont morts ce week-end dans une attaque de djihadistes présumés contre le village de Seytenga, situé dans la province de Séno et dans la région Sahel, au Nord du pays. En effet, c’est l’un des plus lourds bilans enregistrés dans le pays depuis la prise de pouvoir de la junte militaire le 24 janvier dernier. Selon des organisations humanitaires dans le nord du pays, 3.000 personnes ont été recueillies dans des villes voisines depuis dimanche après avoir fui Seytenga.
Le village de Seytenga, situé dans la province de Séno et dans la région Sahel, au Nord du pays, a été une nouvelle fois victime d’une attaque meurtrière. Ladite attaque a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, a précisé le porte-parole du gouvernement, lors d’une conférence de presse qu’il a animée lundi. Rappelons que Seytenga avait déjà été frappé jeudi par une attaque djihadiste qui avait tué onze gendarmes.
En effet, le gouvernement de la Transition burkinabè a indiqué à travers son porte-parole, Lionel Bilgo, que l’armée a passé en revue l’ensemble des maisons et jusque-là, 50 corps ont été retrouvés. Craignant la lourdeur du bilan, Lionel Bilgo a expliqué, à cet effet, que des parents sont revenus à Seytenga, et ont peut-être emporté des corps. Cependant, l’armée burkinabè avait annoncé avoir tué une quarantaine de djihadistes à la suite de cette attaque. Le porte-parole Bilgo a estimé sur ce sujet que les meurtres du week-end « sont des représailles aux actions de l’armée qui ont fait des saignées » au sein des groupes djihadistes, avant d’assurer que « l’armée est à l’œuvre ».
Fréquemment victime des attaques de ces genres, le village de Seytenga a enregistré un des lourds bilans en avril 2021. En effet, les groupes djihadistes ont fait irruption dans la nuit du lundi 26 avril 2021 dans plusieurs villages de la commune de Sateynga, au Nord du Burkina Faso, non loin de la frontière avec le Niger voisin, tuant une vingtaine de personnes. Les localités attaquées sont Yattakou et le hameau de Koumbri, tous deux dans la commune de Koumbri, selon un communiqué du gouverneur de la région du Sahel. Seytenga est une localité située dans la province du Seno, région du Sahel à environ 40 km de Dori, chef-lieu de ladite région. La commune fait frontière avec le Niger. Elle regroupe plusieurs villages dont Yattakou, Soffokel, Banguel Daou Didiole, Tao.
Trois Européens enlevés et exécutés par les terroristes
Ces attaques sont survenues après l’enlèvement de trois expatriés (deux Espagnols et un Irlandais). Une patrouille anti-braconnage, accompagnée de formateurs et journalistes occidentaux, a été victime le lundi 26 avril 2021, d’une embuscade sur l’axe Fada N’Gourma-Pama à l’est du Burkina Faso. Les corps de trois Européens, deux journalistes espagnols et un ressortissant irlandais portés, ont été retrouvés sans vie, a annoncé le Gouvernement burkinabè et plus tard le Premier ministre espagnol confirme le décès de ses deux ressortissants. Les trois victimes européennes sont des journalistes-formateurs travaillant au compte d’une ONG qui intervient dans le domaine de la protection de l’environnement, a affirmé des sources sécuritaires. Les mêmes sources ont indiqué que l’attaque a été menée par des hommes armés circulant à bord de deux pick-up et d’une dizaine de motos. Elles précisent aussi que des armes et du matériel, dont deux pick-up et un drone, avaient été emportés par les assaillants.
Plus de deux mille personnes ont fui leurs villages après une série d’attaques dans le Sahel
Au total 2 224 personnes dont 438 femmes et 1 302 enfants avaient fui les villages de Koumbri, Yatakou et Sikiré dans la commune de Seytenga , province de Séno (région du Sahel dans le nord du Burkina Faso) après des attaques armées perpétrées par des individus armés non identifiés, ayant fait lundi 18 morts, avait indiqué la direction régionale du ministère chargé de l’Action humanitaire.
Les personnes déplacées des villages attaqués ont été accueillies dans la localité de Seytenga, chef-lieu de la commune dans la province de Séno par des familles d’accueil et des salles de classe, a annoncé la même source.
La direction régionale de l’Action humanitaire, qui préconise une « réponse urgente », annonce des cas de traumatisme et de blessés nécessitant une prise en charge sanitaire parmi les déplacés. Cela s’ajoute à plus d’un million de déplacés internes que compte le Burkina Faso depuis 2015.
Le Burkina Faso compte plus de 1300 morts et plus d’un million de déplacés depuis 2015.
Le Burkina Faso, est un pays du Sahel frontalier du Mali et du Niger en proie aux attaques djihadistes. Le pays fait face depuis 2015 à des attaques terroristes dans plusieurs régions. Ces attaques ont fait de nombreuses victimes parmi les civils et les militaires, et des milliers de déplacés sont confrontés à une grave crise humanitaire. 2015 à aujourd’hui, les attaques terroristes ont fait au Burkina Faso plus de 1 300 morts et plus d’un million de déplacés.
Pays limitrophe du Mali, le Burkina Faso fait face aux exactions attribuées à des groupes djihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim) affilié à Al-Qaïda et l’État islamique au grand Sahara (Eigs), ont ensuite visé la capitale et d’autres régions, notamment l’est et le nord-ouest.
Le Burkina Faso compte parmi les pays du Sahel qui souffre depuis années des attaques terroristes récurrentes. Plusieurs prises d’otages étrangers ont eu lieu ces dernières années dans le pays.
Ibrahim Djitteye
Source : LE PAYS