Cnpm : A peine élu, Mossadek fait face à la grogne des camps Diadié et Sinsy
« Un bureau n’a pas été élu. Des gens ont été nommés par certains individus. Nous ne reconnaissons pas ce bureau dont le président n’est ni membre du CNPM ni d’aucun groupement ». Telle est la position de Madou Coulou et Diadié Sankaré qui ont mis en place un collège transitoire à la place de l’administration provisoire. Comme nous l’avions dit dans une de nos parutions, le nouveau président du CNPM, Mossadek Bally, a du chemin à faire. Il pourra difficilement réussir sa promesse de rassembler tous les acteurs du secteur privé malien.
Après des conférences de presse annonçant leur refus de le reconnaitre, le Collectif des groupements professionnels et conseils patronaux de régions, membres du Cnpm, rejette le bureau élu par Mossadek Bally.
En effet, il a entrepris de faire une démarche pour rencontrer les acteurs du secteur privé pour montrer leur position. Dans cette démarche, il a rencontré, vendredi, Diadié Sankaré.
Après la rencontre, la vice-présidente du Collectif a déclaré : « Nous ne savons quel type de bureau a été mis au patronat. Nous ne savons pas comment il a été élu. Les textes disent clairement que ceux qui ne sont pas membres du Cnpm ou d’un groupement ne peuvent pas être élus. Or, celui qu’ils disent avoir élu a dit à la télévision qu’il n’est pas membre du Patronat encore mois d’un groupement. Il dit être appelé par certains individus. Ce bureau ne représente pas le secteur privé malien ».
Ces propos de Mme Simpara Assitan Keïta ont été appuyés par Oumar Diouara. Selon lui, le bureau de Mossadek Bally est illégitime. « Un bureau n’a pas été élu. Des gens ont été nommés par certains individus. Ce sont certains membres de l’administration qui l’ont démarché pour qu’il soit président du Cnpm. Nous avons déjà récusé l’administration provisoire. Donc, nous ne reconnaissons pas ce bureau. Il ne peut pas travailler au nom du Patronat du Mali », a-t-il laissé entendre.
Pour sa part, le représentant des Conseils patronaux des régions a affirmé : « Beaucoup de régions n’ont pas participé à l’assemblée qui a élu Mossadek Bally ». A ses dires, c’est la première fois qu’un non membre du Cnpm soit président.
Pourtant, après son élection, Mossadek Bally a promis de rassembler les acteurs du secteur privé malien. « C’est le temps de rassembler. Et notre bureau tend la main à tous les ressortissants du secteur privé, sans exclusion. C’est le temps de se projeter vers le futur. Parce que le pays se porte très mal. Donc, notre économie se porte très mal, nos entreprises se portent très mal, et c’est le temps maintenant de se projeter sur comment relever notre pays, notre économie, nos entreprises. C’est le temps pour nous, en tant qu’organisation faîtière du secteur privé, de défendre nos intérêts», a indiqué M. Bally.
Mossadek Bally peut-il réussir son combat pour le rassemblement des patrons maliens ? C’est la question qui taraude désormais l’esprit de plus d’un observateur. Son initiation en faveur du secteur privé malien est bonne. Sa volonté de faire oublier la crise qu’a connue le Patronat malien aussi. Mais peut-il réussir ? Très difficile combat. Bally semble mal parti, surtout avec cette opposition à sa présidence.
Si le nouveau président du Conseil national du Patronat du Mali compte rassembler le secteur privé malien, certains patrons ne le reconnaissent comme président du Cnpm. Écartés par l’administration provisoire, les candidats Mamadou Sinsy et Diadé Sankaré avaient mis en place, en septembre, un collège transitoire chargé d’organiser une assemblée générale élective du Cnpm. « Les deux parties (Mamadou Sinsy Coulibaly et Diadié Sankaré) ont consenti beaucoup de sacrifices avant la mise en place de l’administration provisoire dirigée par Soya Golfa. Ces élections ont soulevé beaucoup de difficultés parce qu’il n’y avait pas de code électoral pour régir les élections du Cnpm. Finalement, les protagonistes ont compris qu’il était temps de se mettre au-dessus de la mêlée. C’est la raison pour laquelle Mamadou Sinsy Coulibaly et Diadié Sankaré ont chacun désigné es délégués pour constituer le bureau provisoire », avaient déclaré les soutiens des deux protagonistes lors d’une conférence de presse le 10 septembre dernier. Aussi, ce collège avait-il annoncé le rejet catégorique de l’assemblée générale élective du 1er octobre 2022.
B. G
Source : LE PAYS