POLITIQUE

CNT : Malick Diaw contre des « pseudo-démocrates »

Lors de l’ouverture de la session ordinaire du Conseil National de Transition (CNT) du Mali, le président, non moins, le général de Corps d’Armée, Malick Diaw a donné la position de l’institution parlementaire transitoire sur les sujets d’actualité politique, sécuritaire et diplomatique du Mali, et en particulier, les défis internes du processus de transition en cours. Dans un contexte marqué par des tensions croissantes avec l’Algérie après l’incident du 1er avril 2025, où un drone malien a été abattu près de la frontière algérienne, le président n’a pas mâché ses mots contre certains acteurs de l’avènement de la démocratie qu’il qualifie d’ailleurs de « pseudo-démocrates ». Le président du CNT les accuse de vouloir saper l’effort des plus hautes autorités de transition dans le cadre de stabilisation du pays.

A l’instar de la majorité des forces vives de la nation, le président du CNT, Malick Diaw a débuté son discours par une condamnation ferme de l’incident du 1er avril, où les forces algériennes ont abattu un drone malien en violation flagrante de la souveraineté nationale du Mali. Une occasion mise à profit pour réaffirmer la souveraineté du Mali, en droite ligne avec la position du gouvernement malien dans sa politique de défense nationale.   Le Mali ne tolérerait aucune ingérence étrangère sur ses affaires internes.

“Le Mali ne saurait accepter la violation de ses frontières aériennes. Nous restons fermes et résolus à défendre notre souveraineté. Les puissances extérieures doivent comprendre que notre nation ne se laissera pas dicter sa politique intérieure et extérieure”, a-t-il précisé.

La souveraineté malienne en ligne de mire

Dans un contexte confédéral, le président Malick Diaw a souligné l’importance de la solidarité régionale. C’est pourquoi, il a exprimé sa gratitude envers les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) pour leur soutien dans cette crise avec l’Algérie. Selon lui, l’unité entre ces trois pays reste essentielle face aux défis sécuritaires et politiques du Sahel. “Notre coopération avec nos voisins est cruciale. L’AES doit rester un bloc solidaire. Les peuples du Sahel sont confrontés aux mêmes défis et doivent se soutenir dans cette lutte commune”, a-t-il ajouté.

Qu’à cela ne tienne, l’officier supérieur a laissé une fenêtre ouverte pour une gestion pacifique de la crise. Cette crise dans la région doit être gérée avec discernement et dans le respect des intérêts communs, a-t-il souligné.

Ainsi, il-il à une reprise du dialogue avec l’Algérie pour une issue pacifique à la crise, notamment, par des discussions et des négociations. “Le Mali n’est pas en guerre contre l’Algérie. Nous croyons fermement à la diplomatie comme outil de résolution des conflits. Cependant, nous n’accepterons jamais la violation de nos droits souverains”, a-t-il rappelé.

Une attaque contre les « pseudo-démocrates »

Dans sa longue allocution, le président du Conseil national de transition n’a pas manqué de tirer au clair le cas de ceux qui, sous couvert de la démocratie, s’érigent contre tout le processus de stabilisation du pays. Leur qualifiant de « pseudo-démocrates », le président Malick Diaw trouve que ces individus ou groupes qui prétendent défendre la démocratie ne sont en réalité que des fauteurs de troubles au Mali. “Les pseudo-démocrates qui prétendent défendre la liberté et la démocratie, tout en menaçant la stabilité de notre nation, devront comprendre qu’ils ne peuvent pas continuer à jouer avec le destin du Mali ». Surtout à un moment où le Mali a besoin d’une réconciliation véritable, il est inconcevable que des forces extérieures, en particulier certains acteurs politiques tentent d’exploiter la situation pour fragiliser le pays. « Nous n’accepterons pas ceux qui, sous prétexte de démocratie, sèment la division et la confusion”, a-t- fustigé

En outre, il a appelé à l’unité nationale de tous derrière la transition et à la vigilance face aux forces de déstabilisation. Pour le général de Corps d’Armée, cette transition doit être une priorité nationale afin d’aider à un retour à l’ordre constitutionnel malgré les défis la complexité du processus. “Le Mali a entamé un processus de transition difficile mais nécessaire. La route est semée d’embûches, mais nous ne devons pas dévier de notre trajectoire. C’est en restant unis et déterminés que nous réussirons à remettre notre pays sur les rails de la stabilité et de la prospérité”, a –t-il indiqué tout en mettant l’accent que “ le Mali appartient à tous ses enfants, et face à cette crise, nous devons rester soudés. Nous avons tous un rôle à jouer pour préserver notre souveraineté et garantir la paix et la sécurité de notre pays”.

Issa Djiguiba

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