Conflit foncier à Yanfolila : Des morts et des blessés dans l’affrontement entre trois villages !
A cause d’un problème foncier, un affrontement meurtrier s’est opéré, le mercredi dernier, entre les habitants de Siradjouba, Komissana et de Sirakoro. Ces villages sont situés dans le cercle de Yanfolila, région de Sikasso. Vivant depuis plusieurs années dans une même situation, les habitants en colères ont prévalu l’usage d’armes à feu et d’armes blanches pour se heurter les uns les autres, voire pour s’entretuer.
Hommes comme femmes, chacun de ces trois villages sis dans le cercle de Yanfolila n’arrête pas de déplorer la dramatique scène. Cet évènement survenu le mercredi dernier s’est malheureusement soldé par la mort de 5 personnes, et la blessure d’une quinzaine de personnes. Le problème foncier dont il est question se trouve pourtant à la justice, selon un responsable de la commune dont nous tairons le nom. Joint par nos soins, le responsable déplore la mort de 5 personnes parmi les habitants de son village. Des morts qui ont été enregistrés au cours dudit affrontement. Pourtant, des plaintes suivies des interpellations ont été faites. Sur cette même affaire, dit le responsable, des décisions de justice ont été aussi rendues par des juridictions compétentes. Autorité communale qu’il est, notre interlocuteur révèle que ce problème existant entre ces villages date de plusieurs années. « Ce conflit existe entre ces villages depuis que je n’étais pas encore né. C’est un conflit dans lequel deux villages (Siradjouba et Komissana) se réclament tous propriétaires d’une même parcelle. S’agissant de la parcelle qui sert de l’exploitation d’or en ce moment », explique notre source. Outre l’orpaillage sur la dite parcelle, notre source annonce que la parcelle sert aussi des champs de culture pour les populations de Sirakoro, le troisième village impliqué dans l’affaire. Comme nous vivons dans une période hivernale, les habitants de Sirakoro qui ont leur champ sur ladite zone ont voulu occuper leur espace. Toute chose que les habitants de Siradjouba n’ont pas daigné. Ce qui, aux dires de notre source, a engendré l’affrontement du mercredi dernier. Le problème, a-t-elle confié, est que Siradjouba estime que l’endroit lui appartient, de même que le village de Komissana. Les habitants de Sirakoro sont entrés dans la danse parce que ceux-ci ont été installés par les villageois de Komissana. A cet effet, ces derniers (habitants de Komissana) leur ont donné des espaces à cultiver dans ladite zone. À propos de cette histoire, la commission foncière mise en place s’est, avant de saisir le tribunal de Yanfolila, statuée sur le dossier.
« Le tribunal de Yanfolila s’est, pour la première fois, statué sur l’affaire en donnant gain de cause au village de Komissana. De ce fait, dit-il, Siradjouba a interjeté l’appel pour saisir la juridiction supérieure ». Là aussi, précise notre interlocuteur, la juridiction supérieure a estimé que le droit a été dit par le tribunal de Yanfolila. Ladite juridiction a alors donné raison aux habitants du village de Komissana, aux dires l’autorité communale. Et d’être encore clair : « Le village de Sirakoro se retrouve dans l’affaire par le fait qu’il est installé dans la zone qui fait l’objet de querelle. Les gens de Sirakoro estiment qu’ils ont été autorisés à s’installer dans cette zone par les habitants de Komissana. A cet effet, ils maintiennent que des champs leur ont été donnés par ledit village ». Dans cette zone où Siradjouma et Komissana se réclament tous propriétaire, des habitants de Sirakoro ont des champs qu’ils cultivent aussi. Ainsi, le village de Siradjouba voulait empêcher celui de Sirakoro de cultiver les champs. Ce que les habitants n’ont pas accepté, nous indique la source. D’où le déclenchement de l’affrontement entre les habitants de Sirakoro et ceux de Siradjouba. Ensuite, dit-il, ceux de Komissana et les orpailleurs qui se sentaient incriminer dans l’affaire se sont mêlés dans la danse. À cet effet, certains habitants s’étaient munis d’armes à feu (fusils traditionnels), d’autres aussi détenaient des armes blanches, relate une autre source. Des coups de feu ont alors été tirés. Les gens (15 personnes dont 5 ont été urgemment évacuées à l’hôpital) ont été blessés, selon notre source. À compter du même mercredi jusqu’au vendredi, des médiations ont été menées par le préfet et le sous-préfet qui se sont personnellement déplacés pour la conciliation des trois villages. Au moment où nous mettons cet article sous presse, des précisions montrent que l’accalmie est revenue dans les villages.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS