Edito : Force doit rester au dialogue !
‘’ Peur bleue’’. Ainsi titrions-nous notre édito du mercredi dernier. Une manière pour nous d’interpeller le cadre de médiation des organisations confessionnelles et de la société civile afin qu’il s’investisse rapidement pour que des solutions soient trouvées entre les parties, avant le meeting du 10 juillet du Mouvement du 05 juin –Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Hélas ! Ce que nous craignions pour le Mali s’est, malheureusement, produit.
Les images qui circulent, montrant des jeunes caillasser les forces de l’ordre, qui répondent à leur tour par des jets de gaz lacrymogènes et des tirs à balles réelles, sont désolantes.
Et il faut s’inquiéter de la dégradation de la situation politique et la préoccupation est désormais vive devant les violences qui ont entrainé une vingtaine de pertes en vies humaines, une soixantaine de blessés, des destructions d’édifices publics, pillages et saccages de biens publics et privés. L’usage excessif de la force et les tirs à balles réelles contre des manifestants est déplorable et inacceptable ; tout comme les débordements de la manifestation du 10 juillet ayant conduit à l’occupation de la cour et des studios de la radio et de la télévision publiques, ainsi que la mise à sac des bureaux de l’Assemblée nationale sont déplorables.
Malheureusement, en voyant la situation, il y a de quoi craindre le pire les jours à venir si le dialogue n’est pas instauré. Mais, le Malien n’a-t-il pas perdu le sens du dialogue ? Chacun se cramponne sur sa position et croit avoir raison. Est-ce la manière de faire plier l’autre ? Malheureusement, non ! Il nous faut nous réapproprier les valeurs du dialogue et de la concession.
De ce fait, le pouvoir étant par définition éphémère, celui en place doit faire preuve de discernement et renoncer à la répression aveugle. Chaque partie doit mettre le Mali au-dessus des intérêts et des egos. Le Mali est notre bien commun et le chaos ne profite à personne. Ah oui, le chaos ne profite à personne. A l’heure actuelle, la situation est si flottante, si imprévisible et si destructrice que force doit rester à la raison. Et dans l’urgence, il faut un dialogue franc entre Maliens avec une médiation de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Aliou Touré