La pandémie du Coronavirus relance le débat sur le défi de l’enseignement à distance : 1 254 315 203 apprenants, dont 3 727 291 au Mali, affectés dans le monde par la fermeture des écoles
Face à la menace de la pandémie du Coronavirus, nombreux sont les enfants affectés dans le monde par la fermeture des écoles. Dans une telle circonstance, nous estimons que le numérique peut être d’un apport capital.
Au total 1 254 315 203 apprenants sont affectés dans le monde par la fermeture des écoles suite à la pandémie du Coronavirus. Au Mali, ils sont 3 727 291 apprenants à être affectés par cette fermeture, à la date du 20 mars 2020. Ces données sont issues de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO).
Conséquences des fermetures de classes
La pandémie du Coronavirus a des conséquences avérées sur plusieurs domaines. Partout dans le monde, dans la prévention de cette maladie, tout comme dans la lutte engagée pour son éradication, beaucoup d’écoles ont été fermées pour éviter le regroupement des élèves et étudiants. Ces fermetures de classes ont des effets sur nos pays parce qu’elles augmentent les fractures entre riches et pauvres en matière d’éducation.
Selon Stefania Giannini, Sous-directrice générale de l’Education de l’UNECO, « Les écoles, même imparfaitement, jouent un rôle d’égalisation dans la société et lorsqu’elles se ferment, les inégalités deviennent beaucoup plus importantes. »
En plus des inégalités, l’UNESCO retient plusieurs inconvénients dans cette fermeture des classes sur les États du monde. Parmi ceux-ci, nous pouvons retenir entre autres : l’augmentation des taux d’abandon scolaire, les lacunes dans la garde des enfants, les problèmes de nutrition ainsi que de protection des enfants, etc.
Toutes ces craintes sont pourtant justifiées. Au Mali, par exemple, avec la fermeture de tous les campus universitaires, nombreux sont les étudiants qui seront exposés à de multiples problèmes, notamment de logement et de nourriture. Quant aux tout petits enfants, ils seront délaissés à eux-mêmes dans les rues ou encore les parents se verront dans l’obligation de réduire leurs heures de travail. Chose qui n’est pas évidente au Mali. À Dakar, une fois les classes fermées, les élèves ne se sont-ils pas regroupés à la plage ?
Pallier la crise éducative
L’UNESCO estime nécessaire l’adoption de nouvelles politiques éducatives susceptibles d’occuper les enfants. Comme politique, l’UNESCO a songé rapidement à l’éducation virtuelle, à distance. Cette organisation des Nations Unies énumère pour ce faire dix recommandations « pour planifier des solutions d’apprentissage à distance ». Cette expérience doit être testée par le Mali.
D’ores et déjà, des entreprises privées maliennes emboîtent le pas. C’est le cas du Censeur du lycée privé Bafily Traoré de Bamako qui nous indique : « Je suis toujours sur une solution disruptive pour démocratiser l’accès au savoir. Pendant la guerre, les épidémies, dans les situations de crises extrêmes, l’école traditionnelle ou classique est limitée. Il faut donc des solutions alternatives pour la survie de nos entreprises. » Cette pandémie du Coronavirus doit servir d’expériences aux autorités maliennes pour songer à des apprentissages à distance.
Selon la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, « La situation actuelle impose aux pays d’immenses défis pour pouvoir offrir un apprentissage ininterrompu à tous les enfants et jeunes de manière équitable. Nous intensifions notre réponse mondiale en créant une coalition pour assurer une réponse rapide et coordonnée. Au-delà de la satisfaction des besoins immédiats, cet effort est l’occasion de repenser l’éducation, de développer l’enseignement à distance et de rendre les systèmes éducatifs plus résilients, ouverts et innovants. »
Certes le coût financier de cette pratique est lourd, mais pas insupportable pour nos États, surtout qu’il s’agit de la formation des jeunes esprits.
Coopération internationale
Pour l’UNESCO, il est important qu’il y ait une coopération internationale entre les États afin de partager les bonnes pratiques d’enseignements. « Les ministres doivent aborder une situation très spécifique et il n’y a pas d’approche unique. Nous devons tous apprendre les uns des autres et nous pouvons bâtir un système éducatif plus fort à partir de cette crise », estime Mme Stefania Giannini.
Comme expliqué par l’UNESCO, « Il faut un village pour éduquer un enfant, et plus encore en période d’apprentissage à distance, lorsque la scolarité devient virtuelle. Une approche communautaire et des partenariats plus solides sont nécessaires pour rendre l’enseignement à distance inclusif ».
C’est tout le sens de cette réponse apportée par l’UNESCO : la réponse éducative à Covid-19. Une approche qui a retenu l’attention des fonctionnaires, des praticiens ainsi que des experts de plus de 50 pays, le 20 mars 2020. Il est temps de voir au numérique une solution alternative aux crises que nos Etats traversent.
Togola
Source : LE PAYS