Le sous-directeur général de l’UNESCO pour la culture, Ernesto Ottone, sur la place de la culture dans la gestion de la Pandémie du Coronavirus : « … Même si nous comptons sur la culture pour nous sortir de cette crise, la culture souffre également »
Depuis des mois, le monde entier se trouve embrasé par la pandémiedu Coronavirus. Cette maladie a paralysé tous les secteurs d’activité. Mais les uns plus que les autres. Le domaine de la culture qui doit accompagner les hommes durant leur confinement subit l’effroi de cette pandémie. Ce paramètre mérite une attention des décideurs politiques.
« De nombreux artistes et créateurs, en particulier ceux qui travaillent dans l’économie informelle ou des concerts, sont désormais incapables de joindre les deux bouts, et encore moins de produire de nouvelles œuvres d’art. Les institutions culturelles, grandes et petites, perdent des millions de revenus chaque jour qui passe. “Ces propos sont du Sous-directeur général de l’UNESCO pour la culture, Ernesto Ottone.
Cette pandémie du Coronavirus a entraîné une véritable crise économique mondiale qui frappe tous les secteurs d’activité. Mais certains plus que d’autres. Le domaine de la culture qui est celui du rassemblement des hommes par excellence n’est pas épargné par cette catastrophe planétaire. Par ailleurs, dans le monde entier, les concerts, les salles de production, sont tous à l’arrêt en raison du Covid-19. Les activités culturelles traversent une période sombre de leur histoire.
Au Mali, les éditions La Sahélienne, une des plus vieilles maisons d’édition du pays, sont obligées de travailler à distance en suspendant toutes ses activités de promotion littéraire, de présentation au grand public en raison de cette pandémie. Le fondateur de cette Maison, Ismaila Samba Traoré, martèle : « J’ai cessé de recevoir les invités au bureau ». Ce qui n’est pas sans conséquence économique sur l’entreprise en question surtout dans un pays où les éditeurs ne reçoivent pas d’accompagnement des autorités politiques du pays.
Cette situation, comme l’explique Aminata Dramane Traoré, l’ex-ministre de la Culture du Mali, n’est pas propre au Mali. C’est une crise mondiale et les solutions qui doivent être adoptées doivent tenir compte de cet aspect.
« À une époque où des milliards de personnes sont physiquement séparées les unes des autres, la culture nous rassemble. Elle apporte réconfort, inspiration et espoir à un moment de grande anxiété et d’incertitude. Pourtant, même si nous comptons sur la culture pour nous sortir de cette crise, la culture souffre également », déplore Ernesto Ottone, qui estime nécessaire non seulement de faire face rapidement au Coronavirus, mais aussi de mettre en place des mesures pour soutenir les artistes et l’accès à la culture.
Comme les médecins, les agents des banques, les journalistes, etc., les hommes de culture ne méritent pas le confinement. Cette pandémie doit plus les mobiliser dans leur production afin de déstresser les citoyens dans leur confinement avec leurs œuvres riches en humours et en paroles de sagesse. Pour y réussir, l’accompagnement des autorités politiques est indispensable.
Toutefois, Aminata Dramane Traoré rappelle que ce n’est pas uniquement le domaine de la culture qui se trouve touché par le Covid-19. C’est tous les secteurs qui sont paralysés. Le Coronavirus a touché l’économie mondiale de façon générale, a-t-elle précisé.
TOGOLA
Source : LE PAYS